Une rentrée économique dominée par GDF-Suez et facilitée par la conjoncture

 
 
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Des salariés de GDF défilent le 23 mars 2006 à Paris contre la fusion avec Suez (Photo : François Guillot)

[26/08/2006 07:44:43] PARIS (AFP) Le gouvernement devrait avoir la partie plus facile que l’an dernier pour boucler son budget 2007 grâce à l’embellie que connaît l’économie française, mais il devra auparavant défendre le délicat dossier de la fusion GDF-Suez.

La perspective d’une croissance de 2,5% cette année s’est trouvée confortée le 22 août après la confirmation par l’Insee d’une progression du produit intérieur brut de 1,1% au deuxième trimestre, du jamais vu depuis fin 2000.

Un chiffre qui tombe à pic pour le ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, pour qui la France est désormais “le bon élève économique de l’Europe”.

Baisse du chômage et retour des créations d’emplois, bonne tenue de la consommation des ménages, redressement industriel: autant de facteurs qui permettent de raffermir les finances de l’Etat et devraient grandement faciliter le bouclage du budget 2007, dont la présentation en conseil des ministres aura lieu le 20 ou le 27 septembre.

Le ministre délégué au Budget, Jean-François Copé, a ainsi annoncé que les plus-values fiscales pourraient approcher les 3 milliards d’euros cette année. Mais la répartition de cette cagnotte s’avère un exercice politiquement délicat à quelques mois de la présidentielle.

Thierry Breton met avant tout l’accent sur le redressement des finances publiques. Les cadeaux fiscaux s’annoncent donc peu nombreux, à l’exception de mesures en faveur des PME innovantes et du secteur de l’hôtellerie-restauration annoncées sans plus de détails par Jean-François Copé. L’idée d’une exonération totale de droits de succession pour le conjoint survivant, qui a les faveurs de l’UMP, est évoquée également.

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Les chiffres de la croissance française au 2ème trimestre 2006

Mais opposition et syndicats, ainsi que certaines voix dans la majorité, réclament avec force des mesures en faveur du pouvoir d’achat.

Tandis que Pierre Méhaignerie, président (UMP) de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, est favorable à un doublement de la prime pour l’emploi (PPE), les syndicats demandent la création d’un chèque transport pour compenser la hausse des prix des carburants.

Autant de pistes qui doivent faire l’objet d’arbitrages du Premier ministre dans les prochains jours.

Si le sujet de la répartition des plus-values fiscales est sensible, il ne l’est pas autant que celui de la fusion GDF-Suez, dont le projet de loi sera soumis au Parlement à partir du 7 septembre.

En présentant en juin un texte prévoyant de fait la privatisation de GDF en réduisant la part de l’Etat à 34%, le gouvernement s’est très vite trouvé en butte à une partie de la majorité.

Thierry Breton s’est employé tout au long de l’été à convaincre les parlementaires UMP que le plan du gouvernement était la seule solution permettant à la France de jouer son jeu dans ce qu’il considère comme une “guerre énergétique”. Même si la majorité semble s’être finalement ralliée au projet, l’opposition a promis une bataille d’amendements et un recours au 49-3 est de plus en plus évoqué.

Une fois réglé ce dossier sensible, le ministre de l’Economie s’attellera à deux autres projets de loi dans le courant de l’automne: l’un destiné à mieux protéger les consommateurs, l’autre portant sur l’actionariat salarié et qui pourrait comporter un volet réformant les stock-options.

Il a aussi annoncé qu’il recevrait “les présidents de groupes pétroliers pour faire le point avec eux” sur les prix des carburants.

 26/08/2006 07:44:43 – © 2006 AFP