Internet sans abonnement France Télécom : vers une nouvelle guerre des prix

 
 
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La Freebox qui permet aux abonnés de bénéficier d’un accès à Internet haut débit, à la téléphonie et à la télévision, au siège de la société à Paris le 3 mai 2006 (Photo : Thomas Coex)

[24/08/2006 12:20:10] PARIS (AFP) La quasi-totalité des Français vont avoir la possibilité d’accéder à internet sans passer par la case France Télécom, une petite révolution devant laquelle l’opérateur historique ne devrait pas rester sans réagir.

Deux opérateurs, Free et Neuf, viennent de lancer de façon concomitante de nouvelles offres qui vont permettre aux internautes situés dans les régions plus reculées de ne plus avoir à payer l’abonnement à France Télécom, soit une économie de 15 euros par mois.

Jusqu’à maintenant, ces offres étaient réservées aux internautes situés dans les grands centres urbains, soit un peu plus de la moitié de la population.

Face à cette offensive de ses deux principaux concurrents, France Télécom laisse entendre qu’il prépare pour “la fin de l’année” une série d’offres similaires, qui n’inclueraient donc plus l’abonnement. L’opérateur historique a aussi dans les cartons des offres jouant la “convergence” entre téléphonie fixe et mobile, internet et la télévision, et misant sur “l’innovation”.

Ces nouvelles offres “sont peu ou pas rentables”, reconnaît une porte-parole de Free qui fait toutefois remarquer que l’opérateur est présent depuis 2002 dans ces “zones oubliées” afin d’être “une alternative à France Télécom”. A la fin juin, un peu plus de 27% de ses abonnés provenaient de ces régions.

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Le logo de l’opérateur Neuf

La stratégie de Neuf, dont le réseau couvre près de 70% du territoire, est identique. Il s’agit de proposer une offre au niveau national et aussi de “répondre à l’attente de la grande majorité de nos clients qui veulent quitter France Télécom”, selon une porte-parole de Neuf.

Au contraire des grandes métropoles où la concurrence a pu s’installer, ces régions, dites zones non dégroupées et qui représentent près de 46% de la population, sont sous le quasi-monopole de France Télécom qui y pratique des prix bien supérieurs à ses concurrents.

Free et Neuf sont actuellement les deux seuls opérateurs à faire ces offres. Club Internet, contacté par l’AFP, a déclaré “se pencher sur le dossier”, tandis qu’Alice n’a pas de projet dans un avenir proche.

Quant à Tele2, actuellement en discussion pour la reprise de son activité fournisseur d’accès, il s’était retiré en 2004 de ces régions en raison des conditions tarifaires de gros pratiquées par France Télécom.

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Le logo de France Télécom (Photo : Damien Meyer)

Longtemps critiqué sur ce point, l’opérateur historique a dû faire une nouvelle offre de gros, baptisée “ADSL nu”. Entrée en vigueur cet été, cette mesure permet aux opérateurs alternatifs de commercialiser leurs services sans abonnement téléphonique.

L’effort financier est important puisque, pour chaque abonné recruté dans ces zones non dégroupées, Free et Neuf devront verser à France Télécom des frais de mise en service de 66 euros hors taxe (HT) et un abonnement mensuel de 22,40 euros (HT).

Côté consommateur, Free reste fidèle à son offre de 29,90 euros par mois tandis que Neuf, pour des services à peu près identiques, a préféré faire une “offre à la fois rentable pour la société et attractive pour l’internaute” en fixant un tarif légèrement supérieur à 34,90 euros.

En comparaison, les tarifs les plus récents d’Orange (ex-Wanadoo) se situent entre 38 et 43 euros par mois, auxquels il faut ajouter le montant de l’abonnement.

 24/08/2006 12:20:10 – © 2006 AFP