GDF/Suez/EDF : les patrons de ces groupes rabrouent les députés

 
 
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Le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix (D), discute avec celui de GDF, Jean-François Cirelli, avant une audition du projet de fusion Suez/GDF, le 19 juillet 2006 à l’Assemblée nationale à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[28/07/2006 14:45:49] PARIS (AFP) En trois jours, les trois grands groupes énergétiques français, GDF, Suez puis EDF vendredi, sont venus au secours du gouvernement, dont le projet de fusionner Suez et GDF est battu en brèche par une partie de sa majorité, en défendant l’intégrité de leurs entreprises.

Vendredi, le PDG d’EDF Pierre Gadonneix, s’est dit “fermement opposé” à “l’éclatement” de son groupe, au lendemain de la présentation par le député UMP Patrick Devedjian d’un nouveau scénario prévoyant un rapprochement des activités transport d’EDF et GDF avant la fusion entre GDF et Suez.

“Quelles que soient les recompositions à venir du paysage énergétique européen, l’intérêt des clients, des salariés et des actionnaires d’EDF, commandent le maintien du caractère intégré du groupe”, a déclaré M. Gadonneix.

“Je suis fermement opposé à tout projet qui conduirait à l’éclatement du groupe EDF”, a-t-il insisté.

Cette mise en garde est intervenue au lendemain du coup de gueule du PDG de GDF Jean-François Cirelli et deux jours après les critiques de Suez.

La grogne publiquement affichée par les trois groupes cotés en Bourse – l’Etat conserve la majorité du capital d’EDF (87,3%) et de GDF (80,2%) – a été provoquée par la multiplication des propositions de députés de la majorité UMP hostiles au projet actuel du gouvernement pour la fusion GDF/Suez.

Le gouvernement a présenté en juin un texte qui prévoit notamment de ramener la part de l’Etat dans GDF à 34%, ce qui signifie la privatisation du groupe. Une telle loi reviendrait en outre sur celle élaborée il y a seulement deux ans par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie, qui prévoyait que l’Etat conserve au minimum 70% de GDF.

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Le PDG de Suez, Gérard Mestrallet (C) discute avec le président UMP de la commission des Affaires économiques, Patrick Ollier (G) et le porte-parole de la commission, Jean-Claude Lenoir, le 19 juillet 2006 à l’Assemblée nationale à Paris (Photo : Pierre Verdy)

Face à l’hostilité d’une partie des députés UMP, dont Nicolas Sarkozy est le président, le gouvernement a renvoyé l’examen du texte au Parlement au mois de septembre.

Avant l’initiative du sarkozyste Patrick Devedjian, le député UMP Jean-Claude Lenoir avait proposé mardi un plan B prévoyant de fusionner les activités concurrentielles de GDF avec Suez sans privatisation du groupe gazier.

Suez avait réagi le premier, mercredi, rappelant que le projet Suez-GDF de “fusion totale” était le “seul” à l’étude. “C’est le seul projet qui a été étudié, négocié et approuvé par les instances de gouvernance des deux sociétés. Tout plan, B hier, C aujourd’hui autre que la fusion directe ne peut donc recueillir l’assentiment de Suez”, a insisté le groupe vendredi.

Le PDG de GDF, Jean-François Cirelli, ancien membre du cabinet de Jacques Chirac à l’Elysée et Jean-Pierre Raffarin à Matignon, est allé plus loin jeudi soir en martelant que “Gaz de France souhaite que l’on cesse de faire sa stratégie à sa place”.

“L’évolution de l’entreprise est du ressort de son conseil d’administration, de sa direction et de ses collaborateurs”, a-t-il asséné.

“La force de Gaz de France est d’être un opérateur intégré sur l’ensemble de la chaîne gazière. Tout projet qui viserait à remettre en cause l’intégration du groupe sera fermement rejeté par l’entreprise”, assure-t-il.

Le gouvernement défend la même position. “Le concours Lépine des propositions ont jusqu’à présent un inconvénient majeur, qui est le démantèlement des entreprises”, assurait jeudi une source gouvernementale.

 28/07/2006 14:45:49 – © 2006 AFP