Europe : Milan veut créer une seule Bourse, mais Euronext pose ses conditions

 
 
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La Bourse de Milan, le 6 juin 2006 (Photo : Paco Serinelli)

[07/07/2006 23:06:12] PARIS (AFP) Borsa Italiana a lancé vendredi un pavé dans la mare en proposant à Euronext et à l’allemand Deutsche Börse la création d’une “Bourse fédérale européenne” les rassemblant tous, mais Euronext ne s’y est dit ouvert qu’à condition que Francfort accepte d’adopter son modèle.

Le groupe italien qui gère la Bourse de Milan, et qui était courtisé depuis des semaines par ses concurrents Euronext (plateforme paneuropéenne rassemblant les places de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne) et Deutsche Börse (Bourse de Francfort), a pris l’initiative en évoquant la création d’une Bourse fédérale européenne ouverte à toutes parties intéressées.

Le conseil d’administration de Borsa Italiana a chargé son patron délégué, Massimo Capuano, “d’ouvrir des discussions avec les Bourses intéressées pour en vérifier la faisabilité”, a annoncé la société italienne vendredi soir.

La formation d’un tel groupe boursier regroupant les principaux marchés de la zone euro comblerait d’aise certains responsables européens comme le président français Jacques Chirac ou le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, qui avaient regretté l’annonce au début du mois d’un accord de fusion entre Euronext et la Bourse de New York (New York Stock Exchange, Nyse) au détriment d’une “solution européenne”.

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La Bourse de Milan, le 6 juin 2006 (Photo : Paco Serinelli)

Mais ce projet risque de rester lettre morte, Euronext et Deutsche Börse ayant jusqu’ici échoué à se rapprocher et campant sur leurs modèles d’activités respectifs qui semblent incompatibles.

Euronext a déjà semblé fermer la porte à une alliance à trois avec Milan et Francfort, posant comme condition l’adoption de son modèle et insistant sur le fait qu’il serait encore renforcé par une alliance avec le Nyse.

“L’extension du modèle d’Euronext à l’Europe est notre souhait depuis le début, à charge toutefois qu’il soit effectivement partagé par tous et qu’il crée un réel marché fédéral”, a déclaré Antoinette Darpy, porte-parole du groupe paneuropéen.

Euronext a ainsi renvoyé la balle dans le camp de Deutsche Börse, en appelant implicitement la Bourse de Francfort à abandonner son modèle de marché “vertical” et centralisé au profit du sien, que le groupe paneuropéen présente comme “fédéral” et plus ouvert à la concurrence.

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En prenant le contrôle d’Euronext, Wall Street prend pied en Europe.

Deutsche Börse est le seul opérateur en Europe qui associe dans la même entité des opérations de marché classiques (négociation des transactions, gestion des cotations…) et des services dits “post-marché” comme le règlement/compensation, via notamment sa filiale luxembourgeoise Clearstream.

Dans la structure d’Euronext ces activités post-marché sont au contraire séparées et peuvent être exercées par des opérateurs concurrents.

De son côté Deutsche Börse n’a pas réagi dans l’immédiat, mais le patron du groupe Reto Francioni avait fait savoir à plusieurs reprises qu’il était allé “aussi loin que possible” dans ses propositions de rapprochement avec Euronext, affichant clairement qu’il n’était pas question d’abandonner son modèle intégré source d’importants bénéfices.

 07/07/2006 23:06:12 – © 2006 AFP