Le commerce illicite des armes légères en accusation à l’Onu

 
 
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Le Kenyan Julius Arile (g), victime d’une attaque à l’arme à feu, pose devant une statue symbolisant les personnes blessées par des armes légères, le 26 juin 2006 à New York (Photo : Nicholas Roberts)

[26/06/2006 15:53:06] NEW YORK (AFP) Une conférence internationale s’est ouverte lundi au siège de l’Onu à New York pour tenter de rendre plus efficace la lutte contre le commerce illicite des armes légères, les plus meurtrières au monde.

Elle a débuté par la remise au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, d’une pétition d’un million de personnes réclamant le contrôle de ces armes, qui tuent plus de 1.000 personnes chaque jour dans le monde.

Le pétition, ornée des photos des signataires originaires de 160 pays, représente le million de personnes tuées par des armes légères depuis octobre 2003, date de la création de la coalition “Contrôlez les armes”, un collectif de quelque 600 ONG à l’origine de cette initiative.

En la recevant des mains du millionnième signataire, un Kenyan nommé Julius et ayant survécu à une attaque à l’arme à feu, M. Annan a déploré que “la prolifération incontrolée d’armes légères illicites (soit) responsable d’innombrables souffrances humaines”.

Louant les efforts de la société civile dans cette lutte, M. Annan a émis l’espoir que “cette pétition parvienne à symboliser une collaboration entre les gouvernements et le public pour atteindre l’objectif fondamental de cette conférence: sauver des vies”.

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Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan (g), à l’ouverture d’une conférence contre le trafic des armes légères, le 26 juin 2006 à New York (Photo : Nicholas Roberts)

Quelque 2.000 représentants des gouvernements, organisations internationales et ONG discuteront jusqu’au 7 juillet des progrès effectués dans la mise en oeuvre d’un Programme d’action adopté en 2001 contre le commerce illégal de ces armes et des moyens d’aller plus loin.

A l’époque, les Etats s’étaient engagés à collecter et détruire les armes légères illégales, adapter leurs législations nationales pour criminaliser le commerce illicite de ces armes, réglementer les activités des courtiers, contrôler strictement importations et exportations et coordonner leurs efforts entre eux.

Depuis 2001, plus de 50 pays ont renforcé leur législation pour mieux contrôler ce commerce, dont l’Afrique du sud, le Royaume-uni, l’Argentine et le Brésil.

Les experts estiment à quelque 640 millions le nombre d’armes légères et de petits calibres circulant dans le monde. Selon l’Iansa (le réseau d’action international sur les armes légères) 59% sont aux mains de civils, 38% des armées, 2,8% des forces de police et 0,2% de groupes armés divers.

Les pays exportateurs sont essentiellement les Etats-Unis, l’Italie, le Brésil, l’Allemagne et la Belgique, selon un rapport indépendant publié en juillet dernier. La Russie est également un important fournisseur d’armes légères, Kalachnikov en tête.

Le commerce des armes à feu totalise 4 milliards de dollars par an, dont un quart est illicite.

La conférence suscite l’hostilité du puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis, la NRA (National Rifle Association). Son président, Wayne LaPierre, a accusé l’Onu de vouloir priver les citoyens américains de leur droit constitutionnel de posséder des armes à feu, dans une déclaration à l’hebdomadaire The Economist.

 26/06/2006 15:53:06 – © 2006 AFP