De quel commerce parallèle parle-t-on ?

Par : Tallel
 
 

commerce_080306.jpgLe commerce parallèle constitue un vrai danger pour le secteur
structuré dans n’importe quel pays, y compris en Tunisie, puisqu’il s’appuie
sur une concurrence déloyale, faussant forcément les règles de la
transparence.

Le ministère du Commerce et de l’Artisanat cherche à mettre en place une
stratégie, qui viserait à réguler les circuits de distribution, tout en
tenant compte des différentes dimensions économiques et sociales.

Ainsi le commerce parallèle touche 15% des échanges en
Tunisie, un type de commerce qui se manifeste soit par des implantations
anarchiques, soit à travers l’importation anarchique et échappent aux taxes, en contournant la législation par des déclarations
frauduleuses, ou par les fausses déclarations sur la valeur réelle de la
marchandise, par la contrebande, ou en échappant aux contrôles techniques.

Pourtant, il existe en Tunisie une loi qui date de 2001 sur la concurrence
déloyale et la réglementation des prix, dont le but est justement de lutter
contre le commerce parallèle.
On a, également, cherché à intégrer les commerçants existants dans le circuit
légal, et ce en créant des marchés spécifiques comme celui de Moncef Bey.

Tout ceci nous amène à dire que le commerce parallèle pose un réel problème
en Tunisie –du reste tout le monde en convient-, puisqu’il entraîne une
concurrence déloyale par la non-facturation et le non payement des impôts.

Le but de la création des souks de Moncef Bey, de Ben Guerdane ou El Jem,
est de contenir le commerce parallèle et de l’intégrer dans le circuit
normal, et ce en le soumettant aux mêmes règles.

Toutefois, dans les circuits organisés, comme les grandes surfaces ou les
grands magasins, on peut observer une forme de commerce parallèle à travers
la commercialisation des produits de contrefaçon ou des produits de 3ème ou
de 2ème choix.

Ainsi, pour lutter contre ce vrai fléau, les pouvoirs publics ont mis en
place toute une stratégie, notamment par :

– la mise en place de la technique de scanner dans les points de transit ;
– le contrôle a posteriori des produits importés et écoulés sur le marché
local (ce contrôle concerne les circuits de distribution, les espaces connus
de commerce et les centres commerciaux) ;
– le contrôle dans les salons et autres foires régionaux, nationaux et
internationaux (71
procès et 111 entreprises ont été exclues des foires et salons commerciaux).
 

L’amendement de la loi 2001, portant sur les enseignes commerciales ou de
fabrication ou des services, va dans le sens de la lutte contre le commerce
parallèle.
Cependant, il faut noter que le citoyen participe activement au
développement du commerce parallèle, et ce en achetant hors des circuits
organisés. Pour preuve, un chiffre édifiant : les grandes surfaces ne
réalisent que 12% du commerce de détail en Tunisie, alors que ce chiffre est
de 23% dans les pays de l’ODCDE.

Le client, en exigeant une facture, en achetant dans le commerce organisé et
légal, même à un prix plus élevé, sauvegarde des emplois, et participe d’une
manière active à la sauvegarde de l’économie nationale.

Enfin, l’existence d’un marché anarchique et sans taxes aux portes de la Tunisie, qui a ouvert toutes ses frontières aux produits de
tous genres, et qui n’impose qu’une taxe forfaitaire de 4%, -en l’occurrence
la Libye- constitue une vraie menace pour le
commerce de la Tunisie. Et par-dessus tout, un marché qui est en passe de
devenir la principale destination shopping des Tunisiens…

Et si la Tunisie baissait ses taxes, en créant des zones de shopping
sans taxes, avec paiement en devises surtout qu’elle accueille 6 millions de
visiteurs par an ?

Mais nous n’osons pas trop nous aventurer sur ce terrain là, préférant
laisser les économistes et autres spécialistes et experts de voir quelle est
la meilleure voie – économiquement et socialement –
pour la Tunisie.


T.B.