Fondation-BIAT : Œuvrer à construire l’édifice Tunisie à la base

Plus que la surprise, voire le choc ressenti par le peuple tunisien dans son intégralité suite au départ précipité de l’ancien président, c’est la découverte brutale de la pauvreté, du dénuement et de la misère absolue dans des zones éloignées des grandes villes et même dans des citées déshéritées ceinturant les agglomérations les plus importantes du pays qui a rebuté et blessé les Tunisiens au plus profond d’eux-mêmes au lendemain du 14 janvier 2011. Aussi bien pour les mieux nantis que pour les moins fortunés, le coup a été trop dur.

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Comment imaginer que dans la Tunisie du 21ème siècle, on pouvait encore trouver des enfants qui marchaient, sur des kilomètres, presque pieds nus pour atteindre leurs écoles, des familles vivant non pas dans des maisons de fortune mais dans des abris de fortune et nos propres compatriotes qui ne possèdent même pas de cartes d’identité? Sans oublier des centaines de milliers parmi eux qui ne mangent pas à leur faim et ne disposent pas du minimum requis pour s’habiller décemment.

Oui. Il y a eu des élans avérés de solidarité. Et des centaines si ce n’est des milliers d’ONG se sont mises à sillonner le territoire national du Sud au Nord pour proposer leurs services, aider les populations vivant dans des situations précaires et essayer de pallier, comme elles le pouvaient, aux défaillances des politiques gouvernementales. Politiques qui étaient les conséquences d’un modèle de développement qui avait montré ses limites depuis belle lurette mais aussi d’une culture entrepreneuriale et d’une passivité maladive de certaines populations dans nombre de régions sur le territoire national.

La Fondation BIAT pour investir dans l’intelligence

Le plus dramatique dans tout ce qui était advenu en Tunisie depuis le 14 janvier 2011 fut aussi la découverte de la misère et de l’indigence intellectuelle qui ont fait des jeunes Tunisiens les victimes des endoctrineurs religieux extrémistes qui les ont envoyés se faire massacrer dans d’autres pays.

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Le fait est que s’il est aisé de pallier à la pauvreté par des aides substantielles ou le développement d’un réseau conséquent d’ONG assurant la formation, l’encadrement et l’accompagnement de jeunes ou de femmes qui veulent s’en sortir en créant leurs propres projets aussi modestes soient-ils, le plus difficile est de travailler sur les mentalités et d’œuvrer à sauver notre progéniture à la base de l’ignorance et de la misère intellectuelle. Redonner espoir et inculquer la culture de la vie à des générations qui ne se fient plus à personne, c’est le défi auquel s’est attaquée la fondation BIAT soit un projet qui s’inscrit dans la durée.

Un sage a dit: «Nul n’a le monopole de l’amour pour son pays, mais l’amour pour son pays a le monopole sur toutes les paroles et sur toutes les actions qui font les fondations de la prospérité et la grandeur d’une nation». Les soubassements d’un édifice au sens propre ou figuré sont les fondations qui doivent être solides pour le maintenir en place et assurer sa continuité.

La Fondation BIAT : les actes avant les discours

La Fondation BIAT vise à assurer et à agir et jouer le rôle de bâtisseur dans la société où elle évolue par des actions concrètes et utiles en intégrant dans ses préoccupations les impératifs socioculturels et économiques. Compétences et financement ont été mis à contribution pour mener à bien nombre de projets.

Lentement et sûrement, discrètement, sans tapage et sans bruit, les initiateurs du projet de la fondation ont décidé d’apporter leur pierre à l’édifice d’une Tunisie en manque d’amour et de culture: la culture de la vie. Une culture que l’on inculque en entreprenant pour la cité, par l’éducation, l’action sociale, l’insertion entrepreneuriale et l’investissement dans les cerveaux de demain, les jeunes, ceux qui assureront la relève.

Au commencement, un axe important celui de l’éducation à la racine: la réhabilitation des structures publiques dédiées à la jeunesse tunisienne et qui ambitionne  d’offrir aux enfants les conditions favorables à leur épanouissement. Il s’agit de contribuer par les équipements, la restauration des bâtiments vétustes et la réorganisation des structures publiques d’accueuil  (clubs d’enfants dans des zones rurales ainsi que des jardins d‘enfants publics) et en prime les jardins d’enfants.

Une action appuyée et encouragée par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance dans différentes régions avec la mise en avant de 4 thèmes importants: la lecture, les arts, l’informatique et le sport. Une convention a été signée dans ce cadre avec le ministère qui fait de la fondation BIAT, un partenaire privilégiée du département gouvernemental. La ministre convaincue du sérieux de l’entreprise a appelé ses services à travailler de concert avec les volontaires de la Fondation pour offrir aux enfants des régions tous les moyens d’évoluer dans un univers épanouissant et les protéger du repliement sur eux-mêmes ce qui peut faire d’eux à l’adolescence des proies facile à l’endoctrinement ou à la débauche.

La Fondation assure dans ce cadre le rôle de «rassembleuse d’énergies». Forte de ses expériences réussies à la ville de la Chebba, où les enfants se sont découverts des dons artistiques axées particulièrement sur la peinture, mais également les langues. Elle a non seulement rénové et équipé les clubs d’enfance et les structures éducatives dans les différentes régions où elle est intervenue en les dotant des équipements nécessaires pourl’initiation à aux arts, aux activités sportives et éducatives mais elle a su s’adapter aux tendances et aux orientations artistiques, éducatives et culturelles des enfants dans chaque zone d’intervention.

Ainsi au Fahs, où  le club d’enfant a été incendié pendant la «révolution», le responsable local a tenu à le restaurer mais surtout à l’équiper d’une salle de musique digne de ce nom. La Fondation BIAT s’en est chargée. «Mais attention, nous précise, Malek Ellouz, directeur exécutif de la Fondation, le fait d’axer nos interventions sur une activité ne nous empêche pas de doter les structures dédiées à la petite enfance de tous les moyens permettant aux enfants à diversifier leurs hobbys et à s’adonner  à d’autres losirs. Nos interventions sont ». Et ceci qu’il s’agisse des petites localités situées à Zaghouan, Kasserine ou dans d’autres gouvernorats. A El Fahs, Goubollat, Tibar, Medjez el Bab, et Hammem-Zriba.

La Fondation BIAT a achevé les travaux de rénovation intérieure des clubs d’enfance. L’aménagement des terrains omnisports, en cours de finalisation, devrait permettre d’accueillir les enfants et adolescents dès les premières semaines de 2016.

A Haidra, Foussena (auxquels s’ajoutent celui de Feriana, désormais doté d’une salle informatique équipée), et du complexe d’enfants de Feriana sont la première illustration du partenariat entre le ministère de la Femme et de l’Enfance et de la Fondation BIAT. La Fondation BIAT y a installé des bibliothèques, des salles d’informatique, salles des arts, salles de sciences, aires de jeux, locaux administratifs. Outre les aménagements, elle a également assuré la fourniture de livres, ordinateurs, matériels artistiques et jeux de plein air.

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Impliquer le personnel BIAT dans des actions citoyennes

Le rôle de la fondation BIAT ne s’est pas arrêté à la dimension financements. Les personnels BIAT ont été également mis à contribution: «Nous avons fait de nos actions des opérations citoyennes dans le sens exact du terme et nous avons trouvé du répondant auprès de nos agents lesquels se sont réellement impliqués dans l’installation des équipements, l’embelissement des structures et l’encadrement des enfants. A chaque fois que nous passions par une localité, que nous commuiquions avec les habitants, leur première réaction est de nous dire: “espérons que vous ne serez pas comme les autres et que vos promesses se traduiront en actes“, et en fait, c’est ce que nous faisons, nous commençons par investir financièrement et humainement avant de rendre nos actions publiques. Je pense que c’est plus rassurant pour des population qui ont besoin de reprendre confiance en leur compatriotes».

La Fondation BIAT a également invité des formateurs spécialisés à encadrer des séances d’animation des clubs  d’enfants et ce dans le cadre d’actions ponctuelles pour édifier les animateurs employés par le ministère de la Femme et de l’Enfance sur les nouveaux procédés en la matière et surtout l’usage d’approches innovantes et épanouissantes pour les enfants.

Ce que réalise aujourd’hui la Fondation BIAT en Tunisie illustre parfaitement le rôle fondamental attribué aux ONG partout dans le monde.  Il ne s’agit pas uniquement de financements mais de mettre sur la table le savoir-faire et les compétences métiers des grandes firmes car c’est gaspiller de l’argent s’il n’y a pas de production de valeurs adoptées  et partagées entre les entreprises et les bénéficiaires via des  actions citoyennes initiées par des  fondations ou associations. D’où l’importance de mobiliser toutes les énergies pour réaliser tout ce qui relève du possible et qui peut secourir ou aider des populations vulnérables.

Trois clubs d’enfants ont été inaugurés le 15 janvier, ainsi qu’un complexe pour la jeunesse réaménagés et équipés par la Fondation BIAT dans le gouvernorat de Kasserine. Quelque 500 enfants et adolescents pourront dès lors, fréquenter ces structures. Cinq autres structures d’accueil sont en cours de travaux dans le Nord-Ouest du pays.

Tahar Sioud, président de la Fondation BIAT, a rappelé à l’occasion que «le réaménagement de structures éducatives publiques illustre de façon très concrète l’engagement de la Fondation BIAT pour la petite enfance et la jeunesse. En identifiant les centres dans les régions moins favorisées du pays, nous entendons contribuer à l’épanouissement des enfants et leur donner plus de chances de réussite pour leur avenir».

Nelson Mandela a dit «Les individus que nous sommes ont tendance à juger leur réussite à l’aune de critères extérieures tels que la position sociale, l’influence, la popularité, la richesse ou le niveau de l’éducation. Ce sont bien sûr des notions importantes pour mesurer sa réussite –et on comprend que beaucoup tentent d’obtenir le meilleur d’eux-mêmes sur ces points. Mais d’autres critères intérieurs sont peut-être plus importants pour juger de l’accomplissement d’un homme ou d’une femme. L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres- qualités à la portée de tous les armes sont les véritables fondations de notre vie spirituelle».

Parmi les valeurs de la fondation BIAT, figure celle de servir les autres, elle est l’essence même de toute action citoyenne.

Les réalisations de la Fondation ne s’arrêtent pas à la petite enfance, elles touchent aussi bien les jeunes étudiants que les futurs entrepreneurs.

Affaire à suivre