Tunisie : Quand le Rotary du Lac revisite Haïdra, ville martyre et ville oubliée…

Par : Tallel

Entre un passé glorieux et un présent sombre, la ville de Haïdra balance. Les empreintes du passé sont là pour témoigner des vestiges d’une importante ville qu’a été l’antique Ammaedara.

Répondant à l’appel du cœur lancé à l’initiative de Madame Fatma Sammari-Kammoun, avocate et native de Haïdra, le Rotary Club Tunis Les Berges du Lac (www.rotary-tunis-lesbergesdulac.org) du Rotary International District 9010, conduit par sa présidente, Tahia KOTRANE, a récemment organisé une action humanitaire au profit du dispensaire public de Haïdra.

En effet, une importante délégation du Club s’est déplacée le samedi 16 avril 2001 à Haïdra, pour concrétiser cet élan de solidarité envers les oubliés de la révolution. Ce fut un passage instructif lors du voyage à travers les villes martyres de Sbeïtla, Kasserine avec ses 55 martyrs, Thala et ses 25 personnes tombées sous les balles de la police de l’ex-régime, avant d’arriver à Haïdra. 

L’action consistait à offrir un équipement médical, comprenant des lits d’hospitalisation, du matériel de consultation et une importante quantité de médicaments, pour une valeur globale estimée à plus de 8.000 dinars tunisiens.

Cette visite a permis non seulement de se rendre compte de manière concrète sur la misère dans la Tunisie centrale, mais aussi de comprendre, en partie il est vrai, les raisons de la Révolution du 14 janvier 2011. Les membres du Rotary ont eu également l’occasion de se rapprocher de ces Tunisiens oubliés du développement, tout en nouant des contacts avec les habitants de Haïdra et la société civile, dans l’objectif de lancer des actions de développement durable, loin de toute forme d’aumône ou d’assistance. 

Il faut cependant rappeler que depuis 1990, Haïdra a reçu un investissement public global de l’ordre de 25 millions de DT, mais du fait de l’absence d’études économiques sur le terrain, et du fait que la population locale, les ONG, la société civile… n’ont pas été impliquées dans des projets de développement, cet investissement n’a pas eu l’impact escompté.

En effet, les investissements se faisaient selon l’optique et la vision du pouvoir central à Tunis, et selon les demandes des autorités administratives, donc souvent loin des besoins réels des populations.

Par ailleurs, le Rotary Club Berges du Lac a noué le contact avec une Association nouvellement créée pour le développement économique et social de Haïdra. Initiée par un jeune infirmier du dispensaire de Haïdra, Sami Boudaifi, l’association comprenant 10 membres dont 2 jeunes chômeurs, des représentants de la société civile. Son objectif est de réfléchir, concevoir des projets de développement…

Le Club rotarien s’est engagé à soutenir cette jeune association, financièrement et moralement, et ce à travers des actions ciblées qui seront identifiées et arrêtées par les jeunes de Haïdra eux-mêmes.

Dans un premier temps, cette association compte construire son site web afin de mettre en place une base de données des compétences des jeunes en chômage, selon la spécialité de formation, l’année de diplômation, le sexe, l’âge et ce dans le but de délimiter de manière rationnelle le potentiel humain dont regorge la ville et sa région. 

Au passage, il faut dire que les environs de la ville de Haïdra c’est le lieu d’extraction du célèbre marbre de Thala, dont 3 carrières sont sous le contrôle de l’ancienne famille du président déchue.

Cette visite ou cet exercice aura permis aux membres du Rotary Club Berges du Lac de comprendre le gap qui sépare les différentes régions de la Tunisie en matière de développement et le travail qui attend la société civile. 

Pour en savoir plus sur Haïdra :

http://www.nachoua.com/Sbeitla/Haïdra.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ha%C3%AFdra

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