Bûche, oh ma bûche !

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réveillon au soir du 24 décembre s’incruste insidieusement dans les
habitudes, pour le moment, des « Happy Few ». Signe de distanciation
sociale, pour le « dessus du panier » ? peut être. Acte de recollement à la
« Jet Set »internationale ? Aussi.

Noël devient donc une date, parmi d’autres du calendrier de l’année.
Habitude, pour le moment, indolente. Encore un tour que nous a joué notre
Talon d’Achille national, cette faiblesse pour ce qui vient d’ailleurs.

Allez, ne gâchons pas la fête. Ne crions pas aux signes extérieurs de
l’arrivisme ou au manque de personnalité. On dira que pour le moment c’est
une fantaisie innocente. Tout comme cet engouement pour le port du chapeau
feutre, ou son équivalent texan, le Stetson. On peut craquer pour cette
touche de look chic, également venue d’autres cieux. Il semble que ce soit
une forme de résistance policée à l’autre dérive de la barbe taillée en
biseau, autre signe extérieur importé, gage nous dit-on de rectitude.
Elle-même conçue en riposte radicale à la pipolisation des mœurs. La
dachdacha, ce cache misère, ferait-il le moine ? le tchador, un écran de
respectabilité ?

Les fantaisies innocentes ont ceci de gênant. Elles risquent toutes
d’impacter nos jeunes enfants dont on peut ébranler les repères de
tunisianité. Le moment venu, quand ils voudront s’affirmer en société, à
quoi pourront-ils s’accrocher ? Nous avions mûri des points d’ancrage
fiables : la modernité et l’émancipation qui nous ont rassemblé. Pourquoi
chercher le faux nez des charmes du XVI ème arrondissement ou la fausse
barbe de la piété d’Asie ? Quel besoin d’exhiber ces accessoires factices ?
pourquoi se travestir alors qu’on a une réalité digne. Un modèle de société
qui se défend et qui est défendable.

Oui on a fait le choix d’être ouvert mais pas extraverti. Quand on a
renoncé à la chéchia c’était par choix collectif. On ne va pas nous faire
porter le chapeau, la bartalla du maître colonisateur. Quand on s’est dévêtu
du sefsari ce n’est pas pour s’envelopper dans la burka. Et notre arbre
fétiche est l’olivier pas le sapin. Ne nous laissons pas ballotter par ces
vents d’est et d’ouest, pour ne pas laisser notre modèle social, qui est
pris en exemple, s’effilocher. Nous n’avons pas le droit de le mettre en
panne. Ce qui vient d’ailleurs peut avoir un goût étrange et certainement
étranger. Qui peut devenir amer.