Tunisiana : Impossible d’appeler au secours !

Par : Autres

Tunisiana : Impossible
d’appeler au secours !

Par Khaled BOUMIZA
 

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Le second opérateur tunisien de téléphonie mobile Tunisiana, vient de fêter
le deuxième anniversaire de sa licence et devrait fêter, dans quelques mois
(en décembre prochain pour être exacte), la deuxième année de son entrée en
fonction. Il en est maintenant, selon une interview de son directeur général
Jean- Pierre Roeland, parue jeudi 27 mai chez notre confrère Réalités, à plus
de 640.000 abonnés et devrait terminer le mois de mai à 85% de taux de
couverture de la population (90% à la fin de cette année).

On apprend ainsi dans cette interview, réalisée par notre confrère Nizar
Bahloul, qu’il est encore impossible pour un abonné Tunisiana, d’appeler au
secours lorsqu’il est en situation de détresse (impossible d’appeler le 197)
ou de crier à l’aide pour la protection civile (impossible non plus
d’appeler le 198) ou encore moins de s’interconnecter pour demander les
coordonnés téléphoniques d’un médecin ou d’une clinique lorsqu’il est malade
(impossible d’avoir le 1200, ni les numéros verts) ! «Nous n’avons pas
accès à ces numéros
». indique J.P. Roeland qui précise que ces
négociations avec l’opérateur public – qui reste encore en dehors du champs
d’application du cahier des charges du secteur – durent depuis au moins deux
ans et une demande officielle d’interconnexion a été déposée, mais n’a pas
encore aboutie !

Concernant certains services à valeur ajoutée, tels que le Fax, l’envoi de
data ou les SMS, on apprend que l’opérateur privé en téléphonie mobile n’a
pas non plus eu, jusqu’ici, de réponse à sa demande pour l’autorisation de
commercialisation d’un service Fax et data appelé «Bureau mobile»,
alors que le «concurrent commercialise ce type de prestations»,
précise le DG de Tunisiana qui «n’imagine pas que le ministère puisse
créer une distorsion dans la concurrence
».

Concernant les SMS aussi, Tunisiana a, depuis longtemps sans réponse,
demandé l’autorisation officielle de fournir ces services «Nous entendons
exercer notre métier de transporteur de messages, de fournir
l’infrastructure du réseau et de monter des partenariats avec des sociétés
spécialisées dans la gestion du contenu
» précise J.P. Roeland dans cette
interview et ajoute qu’ «en Tunisie il y avait un vide juridique et qu’il
n’y a aucune société pour gérer ce type de contenu et les procédures
d’agréments n’existaient pas
».

Ce vide est certes en passe d’être comblé, puisque le Journal Officiel
publiait, il y a quelques semaines, le cahier des charges qui permettra de
diffuser ce type de services. Un cahier des charges que Tunisiana juge «restrictif,
qui limite l’accès aux sociétés qui sont de droit Tunisien et interdit de
facto l’accès à ce type d’activités à des jeunes créatifs qui n’ont pas
forcément la maîtrise, mais qui sont néanmoins à même de fournir un contenu
présentant un intérêt pour le consommateur
».

Concernant le cahier des charges régulant l’activité de l’opérateur
téléphonique, on apprend que seuls les opérateurs privés en Tunisie sont
soumis à un cahier des charges, «ce qui crée une distorsion dans la
concurrence
» commente J.P. Roeland dans l’interview de Réalités. «Il
est souhaitable, dit-il, dans l’objectif d’avoir une concurrence saine, que
tous les opérateurs soient astreints aux mêmes conditions de fonctionnement
».

Le DG de Tunisiana évoque aussi, dans ce même contexte de la concurrence, le
rôle de l’Instance Nationale des Télécommunications (INT) et indique que
l’INT «n’a aucun pouvoir de sanction ce qui réduit sa capacité à réguler
le secteur des télécoms. N’étant pas chargée de l’attribution des licences
elle n’est pas non plus en charge de la gestion du plan des fréquences
».

 

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