Sommet de Genève : Quand l’amertume gagne les participants !

Sommet
de Genève :
Quand l’amertume gagne les participants !


sommet_smsi.gifLe sommet de Genève
était-il un échec ? A priori et vu le témoignage de la bonne majorité des
représentants de la Société civile et de certains représentants des pays du
Sud, la réponse est positive ! Le Sommet n’a pas tenu ses promesses ou du
moins, n’a pas vraiment répondu aux multiples et énormes besoins de la
société civile et des pays du Sud.


Ce bilan déplace du coup tous les espoirs à la deuxième phase du Sommet qui
aura lieu à Tunis en novembre 2005 et on s’accorde à dire à Genève que
l’espoir et malgré tout permis suite notamment aux assurances de M. Habib
Ben Yahia, ministre tunisien des Affaires étrangères lors d’une conférence
de Presse tenue vendredi 12 décembre au Palexpo où se déroule le Sommet.


« La Tunisie, a dit M. Ben Yahia dans son allocution, jouera pleinement son
rôle pour la réussite de la seconde phase et trouvera des solutions aux
questions restées en suspens faute de consensus.
» Ces propos ont été
rassurants d’autant plus que le ministre a confirmé que la Tunisie mettra en
place toutes les infrastructures nécessaires à la réussite de la seconde
phase.


Pourquoi l’échec ? Un rappel des objectifs initiaux s’impose. Le Sommet
voulait au départ une réglementation internationale à l’autoroute de
l’information. Une autoroute laissée jusque là à elle-même avec tous les
abus qu’on connaît : sites pédophiles, sites terroristes, etc… L’autre
objectif du Sommet : mettre en place la réglementation sans enfreindre les
droits de l’homme et tout en préservant la liberté d’expression. L’équation
s’annonce difficile. En parallèle, il faudrait réduire le fossé numérique
entre les pays du Nord et du Sud et trouver des solutions pour aider ces
derniers.


A tout cela, les pays développés ont fait presque la sourde oreille, se sont
opposé à certains textes à introduire dans la déclaration finale et ce
avant même le début du Sommet. L’absence de George Bush, Tony Blair, Jacques
Chirac ou encore Gerhard Shröder est des plus significatives.


Face à la véritable cacophonie observée durant tout le sommet qui a connu
une centaine d’événements et a vu la participation de 11.000 personnes dont
3 162 ONG venues toutes parler de leurs problèmes, trouver un consensus et se
faire écouter (ou encore faire écouter la voix de la raison comme l’a dit M.
Abdoulaye Wade, Président du Sénégal) était difficile.


Ne voulant pas annoncer son échec, la Société civile a publié sa propre
déclaration et ce pour contester contre les lacunes en matière de droits de
l’homme, de lutte contre la pauvreté et de développement durable dans la
déclaration définitive du Sommet.


Le Président du Sénégal a, pour sa part, réussi malgré l’opposition des
d’Etats puissants, à créer le Fonds de Solidarité numérique et ce grâce à
l’apport de la ville de Genève qui a ouvert ce Fonds en l’alimentant de
l’équivalent de 500.000 dinars. Le Sénégal s’est vite empressé de
l’alimenter à son tour par 500.000 dollars. Il s’agit là d’un acquis pour
les pays du Sud qui ne manquera pas de faire un effet domino et les aider à
réduire la fracture numérique qui ne cesse de se creuser bien que la
naissance du web remonte à moins d’une décennie.


Ces quelques rares points positifs n’ont pas suffi à supprimer le sentiment
d’amertume général qui a gagné les présents à Genève bien que certains
experts appellent à la raison en faisant valoir le fait qu’on a intérêt à
considérer les acquis pour les concrétiser au lieu de voir ce qui n’a pas
été fait.

 

D’autres encore rappellent que le Sommet n’est pas fini et qu’une
deuxième phase est prévue dans moins de deux ans et que la Tunisie, comme
l’a indiqué M. Habib Ben Yahia, travaille déjà pour la réussite de cette
seconde phase et, donc, du Sommet.
Bien que les indicateurs ne soient pas au vert, les espoirs sont encore
permis. Genève n’a pas tenu ses promesses, Tunis le fera. Nous l’espérons de
tout cœur !

R.B.H.

 

 

(c)
Webmanagercenter – Net guide.  – 11 -12 – 2003 à 17 :30