Pour combler le retard enregistré dans la mise en œuvre du programme de développement des énergies renouvelables, le nouveau ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelable table sur l’intensification de la coopération avec l’Allemagne et espère provoquer un afflux d’entreprises allemandes actives dans ce secteur.

En poste depuis à peine une semaine, Khaled Kaddour, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, a déjà formulé deux résolutions. La première: rattraper le retard enregistré dans la mise en œuvre du programme de développement des énergies renouvelables. La seconde: entreprendre cet effort en intensifiant la collaboration avec le pays qui est déjà le partenaire le plus important de la Tunisie et le leader mondial en la matière.

M. Kaddour a dévoilé ses intentions lors de l’ouverture du séminaire sur l’énergie solaire en Tunisie, organisé mardi 19 septembre 2017 par la Chambre Tuniso-Allemande d’industrie et du commerce (CTAiC).

Constatant que la Tunisie, pays précurseur dans les années 90, avec la mise en service de la centrale de Sidi Daoud, n’a pas accompli les avancées annoncées alors, et laissant de ce fait percevoir une certaine frustration, le nouveau ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables a d’entrée de jeu annoncé sa décision de relancer le programme des énergies renouvelables. Dans le but de porter leur part dans le mix énergétique de 3% actuellement à 30% à l’horizon 2030.

Pour ce faire, M. Kaddour compte beaucoup, a-t-il expliqué, sur l’intensification de la coopération à la fois avec le gouvernement et les entreprises allemands.

Au gouvernement allemand, M. Kaddour demande notamment de l’assistance dans la préparation des projets et des cahiers de charges pour être en mesure d’obtenir les financements permettant de les concrétiser. Il table en particulier dans ce domaine sur le soutien de la GIZ, l’organisme de la coopération allemande, qui est déjà très impliqué dans ce domaine en Tunisie.

Estimant qu’on est aujourd’hui à un «tournant de la politique énergétique tunisienne», Dr Martin Henkelmann a admis que la Tunisie a progressé mais observe qu’il lui restait également du chemin à faire. «Nous avons la loi et les décrets et nous allons travailler avec, moyennant quelques modifications pour donner vie au cadre législatif».

Aux entreprises allemandes actives dans les énergies renouvelables, le ministre de l’Energie demande de venir investir en Tunisie. Et se dit prêt à tout faire pour qu’elles viennent. M. Kaddour a d’abord appelé celles dont les responsables se sont déplacés en Tunisie à l’occasion du séminaire sur l’énergie éolienne à «soumettre des propositions», visant notamment à «améliorer davantage le climat des affaires», qu’il s’est engagé à «étudier et à en adopter tout ou partie en fonction des disponibilités du pays». Le ministre s’est ensuite déclaré prêt «à revoir toutes les règles, y compris celle concernant l’octroi des marchés».

Sachant l’important rôle que la CTAIC joue dans ce domaine, M. Kaddour a demandé à son président, Dr Martin Henkelmann, de lui «proposer des mesures afin d’améliorer davantage le climat des affaires et d’attirer des investisseurs allemands» en Tunisie.