Interview de Tarek Chérif : Le congrès de la CONECT aura lieu en mars 2018

WMC: En septembre prochain, la CONECT aura bouclé six années d’existence. Le bilan de cette période vous satisfait-il?

Tarak Chérif : On n’est jamais satisfait. Du moins en ce qui me concerne, je suis rarement dans l’autosatisfaction. On a toujours l’ambition de faire mieux. Nonobstant les difficultés qu’on peut rencontrer. Et Dieu seul sait si on nous met des bâtons dans les roues. Néanmoins, il ne faut pas occulter les résultats auxquels nous sommes arrivés.

D’abord, structurellement parlant. Nous sommes présents dans les régions et essayons d’être opérationnels de la manière la plus efficace. Et je pense que la manière la plus efficace est de défendre les entreprises et d’essayer d’en créer de nouvelles. C’est ce que nous faisons avec le programme «Thnity» qui est pour nous un sujet de fierté. En 2016 seulement, nous avons créé plus de 70 nouvelles entreprises et 200 emplois.

Nous essayons également d’être présents sur les plans national et international, par le biais de la CONECT International. En Europe et en Afrique, en recevant de nombreuses délégations pour nouer des relations qui nous permettent de développer la présence des entreprises tunisiennes à l’étranger, amener des entreprises étrangères en Tunisie, et jeter des ponts pour exporter le maximum de produits tunisiens. Je pense que nos adhérents sont satisfaits de notre rendement.

Concrètement, que pèse aujourd’hui la CONECT en termes d’adhérents et de secteurs représentés?

Nous avons quelques milliers d’adhérents un peu partout en Tunisie. Nous sommes plus dans les petites et moyennes entreprises. Nous sommes très proches de cette catégorie, notamment dans les régions.

Ce que nous pesons? Nous essayons de peser comme nous pouvons avec, malheureusement, la résistance de certaines parties qui font tout pour avoir une pensée unique en Tunisie. Ce qui, bien sûr, n’est pas une bonne vision des choses.

Depuis 2011, plusieurs secteurs ont rejoint la CONECT. Y en a-t-il d’autres que vous voudriez faire adhérer à votre centrale?

Notre volonté est, d’abord, de garder ceux qui nous rejoints et de leur ouvrir, j’espère, toutes les perspectives pour se développer en Tunisie ou à l’étranger. Nous espérons également attirer d’autres secteurs porteurs et moins porteurs. Car nous avons l’obligation de nous en occuper.

Combien de groupements professionnels avez-vous aujourd’hui ?

Nous en comptons une trentaine.

Quand la CONECT organisera-t-elle son congrès ?

Il est prévu en mars 2018.

CONECT International, qui existe depuis un peu plus d’une année, a axé son activité, au début, essentiellement sur l’Afrique…

Nous y faisons de l’excellent travail. Sur le seul mois de juin 2017, nous avons reçu plusieurs délégations –et moi personnellement le président du patronat du Niger. Nous avons également, Mme Monia Jeguirim Essaidi et moi, reçu le ministre des Affaires étrangères du Nigeria. Nous avons présidé une délégation au Cameroun. Une autre délégation s’est rendue en Mauritanie. Donc, nous n’avons pas pêché par fainéantise. Nous avons bougé mais pas pour bouger. Nous avons donné la possibilité aux uns et aux autres d’accéder à des centres de décision, à des opérateurs économiques intéressants.

La Chine est aujourd’hui à la mode en Tunisie. Prévoyez-vous une action en direction de ce pays.

Il y a d’abord une évidence: la Chine est aujourd’hui l’un des principaux exportateurs sur la Tunisie. Les opérateurs économiques se doivent donc d’essayer de faire le maximum pour exporter vers ce pays. Je sais que ce n’est pas facile, mais il faut essayer.

De son côté, le gouvernement devrait inciter la Chine à investir en Tunisie. La Chine déverse aujourd’hui beaucoup de marchandises sur le marché tunisien et il est tout à fait légitime que notre gouvernement lui demande d’avoir une contribution au moins au niveau des infrastructures. Les Chinois sont très actifs dans ce domaine et ils ont tout à fait les moyens de faire ces infrastructures en les finançant en grande partie.

Propos recueillis par Moncef Mahroug