Une stratégie pour intégrer la Tunisie dans la Nouvelle route de la soie

La stratégie dédiée à l’intégration de la Tunisie à la nouvelle route de la soie repose sur un ensemble de fondamentaux dont les relations diplomatiques et consulaires, l’infrastructure, les relations dans les secteurs du transport et du tourisme, notamment l’investissement.

Fruit d’une étude élaborée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) à l’occasion de la tenue, vendredi 28 juillet, de la 5ème édition de “Tunis forum 2017″ ayant porté sur le thème ” Tunisie-Chine: un partenariat d’avenir”, la stratégie recommande de combattre les pratiques illicites qui consistent à faire de fausses déclarations (fausses quantités, faux prix et tarifs…), mais également de revoir les normes techniques sans les transformer en barrières non tarifaires.

Au niveau de l’investissement, il a été recommandé de faciliter l’installation d’industriels chinois à proximité du port de Zarzis pour fabriquer aussi bien pour le marché local que pour l’exportation. Il s’agit également d’accompagner les Tunisiens en matière d’acquisition d’équipements chinois.

Pour l’infrastructure, la stratégie recommande d’impliquer, à court terme, la partie chinoise dans la réalisation du port en eaux profondes d’Enfidha et le pont de Bizerte.

Elle a également proposé, à long terme, de faire participer la Chine dans la réalisation du téléphérique reliant Ain Drahem à Tabarka et à l’extension et la rénovation du réseau ferré (Gabés, frontière tuniso-libyenne).

Evoquant le développent des relations dans le secteur du transport, la stratégie estime nécessaire d’établir une liaison directe (bi-hebdomadaire) dont l’exploitation serait partagée entre Tunisair et la China Southern Airlines et à même de mettre en place la procédure de l’e-Visa (visa électronique).

Concernant le secteur du tourisme, la stratégie compte insérer la Tunisie dans les circuits organisés européens offerts par les tours opérateurs et l’introduction des modes de paiements électroniques utilisés par les Chinois et à même d’encourager les grandes chaînes hôtelières chinoises à nouer des partenariats avec des partenaires tunisiens, notamment à Djerba.

Sur le volet des relations diplomatiques tuniso-chinoises, la stratégie préconise le renforcement, à long terme, de la présence diplomatique et consulaire de la Tunisie en Chine et l’institution de relations avec les provinces chinoise et non pas uniquement avec le pouvoir central. Elle recommande la présence de la Tunisie sur la place financière de Hong-Kong.

Par ailleurs, l’étude rappelle que la balance commerciale tunisienne souffre d’un déficit chronique avec un montant qui a atteint, durant les cinq premiers 2017, 6,5 milliards de dinars. 80% de ce déficit est concentré sur dix pays, principalement la Chine, la Russie et la Turquie, qui sont à l’origine de 52% du déficit.

Pour l’année 2015, les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont enregistré un déficit de l’ordre de 3,3 milliards de dinars, représentant prés du tiers du déficit commercial global; la Chine n’accapare que 0,2% des exportations tunisiennes, alors que les importations tunisiennes en provenance de la Chine représentent 8,4% des importations totales de la Tunisie avec une nette prédominance des machines, appareils et matériels électriques (56%) et de manière assez équilibrée entre métaux et ouvrages en métaux (10%) et matières textiles et ouvrages en textile (10%).