Tunisie : Ces défenseurs des droits de l’Homme qui ne défendent pas les droits des agents sécuritaires!

Des organisations de la société civile critiquent le projet de loi sur la répression des atteintes contre les agents porteurs d’armes, estimant que soumettre ce projet pour discussion à l’Assemblée des représentants du peuple “constitue en soi une agression et une atteinte à la liberté d’expression et au droit de manifester”.

Par conséquent, ces organisations demandent le retrait pur et simple de cette loi, au cas contraire, elles appellent les groupes parlementaires et les partis politiques à s’opposer à ce projet “répressif”.

Lire aussi: Hédi Majdoub explique pourquoi un projet de loi sur les agressions contre les sécuritaires

Les signataires de la déclaration se disent étonnés du réexamen dudit projet de loi proposé en avril 2015 par le gouvernement Essid.

L’examen du projet de loi a été suspendu en 2015 parce qu’ayant suscité de vives critiques. Ceci étant, plusieurs syndicats sécuritaires ont récemment organisé un rassemblement de protestation devant le Parlement demandant l’accélération de l’examen dudit projet de loi. Du coup, la Commission de la législation générale a été, en quelque sorte, poussée à entamer, jeudi 13 juillet l’examen du projet de le loi en procédant à l’audition des ministres de l’Intérieur, de la Défense mais aussi des syndicats sécuritaires.

Selon eux, les dispositions prévues dans le projet de loi “jettent les bases d’une dictature et d’un Etat policier” qui font craindre le retour à des pratiques répressives dans le domaine de la presse, en ce sens que, si cette loi est adoptée, elle sanctionne d’une peine de 10 ans d’emprisonnement la divulgation du secret défense.

La déclaration est signée par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRDLDH), l’Association Yakadha (vigilance pour la démocratie), l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), ARTICLE 19, le Réseau méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), I Watch, Al-Bawsala.

Toutefois, si l’on peut admettre la légitimité de la protestation du Syndicat national des journalistes tunisiens et de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, il nous est difficile de comprendre celle des autres signataires de cette déclaration, étant donné que les agents chargés de notre sécurité ont eux aussi des droits qui méritent d’être défendus par une loi. Où va-t-on ainsi en Tunisie?