“La conduite du changement est difficile mais nous avons confiance, l’UGTT et l’UTICA soutiennent les efforts du gouvernement pour engager de grandes réformes. Ne vous inquiétez pas pour la Tunisie, elle a été mise sur les rails, notre pays est sur la bonne voie”. C’est ainsi que s’est exprimé Youssef Chahed, chef du gouvernement devant la communauté tunisienne résidant aux États Unis.

De notre envoyée spéciale à Washington, Amel Belhadj Ali

Chahed s’est montré rassurant et déterminé. Il a réaffirmé son engagement ferme dans la lutte contre le terrorisme et la corruption. “Je ne voudrais pas qu’il y ait d’amalgame. Dans cette lutte, nous ne visons pas les personnes mais plutôt un système de népotisme et de clientélisme qui s’est installé depuis un bail et qui a atteint des seuils insupportables menaçant l’Etat même. La corruption est présente partout, elle touche l’administration, les marchés publics, et j’en passe”.

Pareil pour le terrorisme, le chef du gouvernement a prôné une approche globale qui ne se limite pas à la dimension sécuritaire mais inclut la réforme de l’enseignement, le développement des activités culturelles et la mise en place de programmes pour l’encadrement des jeunes vulnérables à l’enrôlement dans le djihadisme et réceptifs à l’endoctrinement des idéologues extrémistes. “Nous devons comprendre pourquoi ces jeunes-là sont aussi facilement enrôlables et les aider, leur ouvrir de nouveaux horizons et leur donner de l’espoir”.

La diaspora tunisienne s’élève à 1,2 million de par le monde. La Tunisie a besoin d’eux, a déclaré Youssef Chahed. La Tunisie a besoin de toutes ses compétences, et nous ferons en sorte de les intéresser. “Nous vous appelons également à être plus présents en Tunisie et à ne pas restreindre vos séjours aux vacances. Il faut être des acteurs actifs dans la dynamique économique qui anime aujourd’hui notre pays. Il est temps de repenser la relation de notre diaspora avec notre pays. Tout est possible dans un monde globalisé. Nous voulons que vous soyez notre atout à l’international”.

Réagissant aux interrogations des présents venus de tous les coins des Etats-Unis à propos du dogme que représente pour nombre d’acteurs sur la scène sociopolitique, la privatisation des entreprises publiques en situation de faillite, tout comme la peur des investisseurs à s’implanter en Tunisie, ou encore la dégradation des services de santé et la régression de l’enseignement.

Si je devais m’étaler avec vous sur les questions se rapportant à la santé et à l’enseignement, cela nous prendrait des mois, mais je voudrais vous dire que tout est à revoir et que nous sommes décidés à oser les réformes qui s’imposent. Ceci dit, je voudrais que vous sachiez que les budgets alloués aux ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale sont passés du simple au double et cela impacte bien évidemment les budgets consacrés aux autres ministères. Nous sommes conscients de ces problèmes et nous nous attelons à trouver d’autres ressources“.