Les projets en faveur du Musée national du Bardo

Faisant suite à la déclaration d’intention signée le 18 avril 2015 entre les ministres de la Culture français et tunisien, une nouvelle convention de partenariat a été signée entre l’Institut national du patrimoine de Tunisie et le musée du Louvre le 24 mai 2016 pour une durée de cinq ans.

Cette convention de partenariat a été suivie par une convention d’exécution signée le 19 juillet 2016 ayant pour but de mener parallèlement trois projets dans le cadre de l’expertise et du transfert de compétences:

  • extension du chantier-école à la collection de sculptures de «Bulla Regia» et à plus long terme à d’autres collections, comme celle des portraits des empereurs, ou celle de Mahdia;
  • accompagnement dans la création d’un atelier de restauration de sculptures au sein du Musée national du Bardo;
  • accompagnement du Musée national du Bardo dans la création d’une formation diplômante à la restauration de sculptures.
  1. Le chantier-école : les sculptures de Bulla Regia

Le chantier-école Louvre-Bardo fonctionne sur le même principe que le précédent: la mise en œuvre d’un projet scientifique conçu par le musée du Louvre et le Musée national du Bardo par le biais d’une formation dispensée localement.

Deux stagiaires, diplômés de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Nabeul en section sculpture, sont tout d’abord sélectionnés. Ils suivent ensuite une formation dispensée au sein du chantier-école par les experts du musée du Louvre: une initiation aux métiers de musée à travers la restauration et la présentation des sculptures de la collection de Bulla Regia.

Cette formation professionnalisante a pour objectif de permettre à de jeunes tunisiens de travailler sur leur patrimoine.

Un autre stagiaire, spécialisée dans le métal, initié aux montages de sculptures durant le premier chantier-école, poursuit sa formation dans ce deuxième chantier-école consacré aux sculptures de Bulla Regia.

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Les sculptures de Bulla Regia étaient dispersées dans différents espaces du musée. L’objectif est de les réunir afin de les présenter dans une seule et même salle, l’ancienne salle des Empereurs au rez-de-chaussée. 

  1. Création d’un atelier de restauration visible par le public au sein du Musée national du Bardo

L’atelier de restauration de sculptures du Musée national du Bardo sera situé dans l’espace des expositions temporaires et sera partiellement visible par les visiteurs. D’une surface totale de près de 100 mètres carrés, le rez-de-chaussée sera organisé par zones selon les différents types de techniques de restauration (zone aqueuse, zone sèche, cabine de micro-sablage, etc.) et à l’étage une mezzanine sera consacrée à la recherche et à la documentation des restaurateurs.

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Une collaboration entre institutions:

– un gros œuvre assuré par l’INP de Tunisie selon un cahier des charges établi par le musée du Louvre,

– un équipement spécifique à la restauration de sculptures selon un cahier des charges établi par le musée du Louvre.

  1. Création d’une formation diplômante de restaurateurs de sculptures en Tunisie

Après une formation sur le terrain de trois ans au sein du chantier-école Louvre-Bardo (2011 à 2014), durant laquelle ils ont été intégrés à l’Institut national du patrimoine de Tunisie (2013), deux jeunes stagiaires ont réussi brillamment le concours d’entrée à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Tours (ESBAT) pour l’un et l’entrée directe en deuxième année par équivalence pour l’autre.

C’est l’absence du métier de restaurateur de sculptures en Tunisie qui a conduit ces deux jeunes stagiaires à suivre le cursus «Master conservation-restauration des œuvres sculptées» de l’ESBAT en France. Cette formation diplômante constitue en quelque sorte le cœur d’un projet ambitieux à long terme: l’avènement du métier de restaurateur de sculptures en Tunisie.

Les deux futurs restaurateurs de sculptures, seuls tunisiens à avoir suivi un enseignement en France, auront pour mission de former à leur tour en Tunisie, dès 2018 pour l’un et en 2019 pour l’autre. Ils seront alors en possession de leur diplôme et également d’un métier dont il faudra créer le cadre dans leur pays, en collégiale avec les institutions tunisiennes patrimoniales et universitaires.

C’est dans l’atelier qui aura été conçu, créé, construit pendant le temps où ils étaient en France qu’ils enseigneront à leur tour, posant ainsi les premières pierres d’un nouveau métier en Tunisie.

Le musée du Louvre mobilise une équipe de deux experts : le directeur de projet et son chef de projet qui effectuent des missions de longue durée au Musée National du Bardo à Tunis (3 semaines par mois).

Ces projets sont réalisés grâce au mécénat de divers partenaires, notamment de mécènes tunisiens et franco-tunisiens.