Maroc  : Un prêt de 120 M€ de la BERD au projet de conservation des eaux de la plaine du Saïss

La Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) vient d’accorder un prêt de 120 millions d’euros au projet de conservation des eaux de la plaine du Saïss au Maroc. Ce projet contribuera à protéger le secteur agricole marocain des impacts du changement climatique, indique un communiqué de la banque.

Le financement de la BERD servira à la construction d’infrastructures d’irrigation. Il bénéficie d’une subvention, dans le cadre d’un cofinancement, de 32 millions d’euros provenant du Fonds vert pour le climat (FVC).

La BERD rappelle qu’au Maroc le déficit hydrique, qui est considérable, est exacerbé par les impacts du changement climatique, et que l’utilisation non viable des eaux souterraines entraîne une diminution des réserves correspondantes, ce qui remet gravement en cause la production agricole et les moyens de subsistance des populations dans les régions rurales.

L’investissement de la Banque consacré au projet du Saïss permettra d’améliorer la résilience face au changement climatique en soutenant la construction d’un adducteur primaire pour le transport de l’eau, qui acheminera chaque année plus de 100 millions de mètres cubes d’eau pour irriguer la plaine du Saïss.

Il contribuera également à réduire la surexploitation des eaux souterraines en faveur d’une utilisation durable des ressources en eaux de surface, tout en favorisant l’accès à des techniques d’irrigation efficaces conformes aux meilleures pratiques, assure la banque.

Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, directrice à la BERD en charge des opérations au Maroc, Mohammed Boussaid, ministre de l’Économie et des Finances, et Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, du Royaume du Maroc ont signé l’accord à Rabat.

«La préservation de l’aquifère de la plaine du Saïss et la promotion d’une gestion durable de l’eau sont indispensables pour assurer l’accès à l’eau, la résilience au changement climatique et le développement économique de la région», a déclaré Mme Veilleux-Laborie. «Cet investissement est donc essentiel pour la région et le Royaume du Maroc dans son ensemble afin de renforcer ses infrastructures et d’assurer des ressources durables en eau. Par ce projet, nous encourageons une plus forte participation du secteur privé, la résilience climatique et l’inclusion économique dans un secteur qui représente 40% des emplois».

Cet investissement incitera en outre les collectivités locales à se mobiliser en faveur d’une meilleure gestion de l’eau en renforçant les compétences techniques et les capacités institutionnelles, et encouragera le secteur privé à apporter sa contribution en améliorant et en modernisant les infrastructures d’irrigation et les équipements. Cela permettra d’optimiser l’utilisation de l’eau et les services dans ce secteur, et de promouvoir les méthodes d’irrigation au goutte-à-goutte et une gestion moderne de la demande en eau, ce qui renforcera les capacités d’adaptation au changement climatique dans le bassin de Sebou-Saïss.

Le FVC est une initiative internationale unique qui répond au changement climatique par des investissements en faveur d’un développement à faible émission de carbone et résilient face aux évolutions climatiques.

Créé par 194 gouvernements, il a pour objet de limiter les émissions de gaz à effet de serre ou d’en atténuer les effets dans les pays en développement, et d’aider les communautés vulnérables à s’adapter aux impacts du changement climatique.

Le Maroc, un membre fondateur de la BERD, est devenu un pays d’opérations en 2012. À ce jour, la Banque a investi environ 1,2 milliard d’euros dans 30 projets dans ce pays.