Béji Caid Essebsi s’est félicité, à Berlin, du lancement par la présidence allemande du G20 de l’initiative “Compact with Africa” et du choix de la Tunisie dans le groupe initial des pays retenus pour bénéficier de cette initiative.

Dans son discours prononcé le 12 courant à l’ouverture de la Conférence de haut niveau sur le Partenariat G20-Afrique, devant des chefs d’Etat africains et de haut responsables d’institutions internationales et régionales, le chef de l’Etat tunisien a déclaré que “l’Afrique tout entière mérite un engagement résolu pour redonner de l’espoir à sa jeunesse. Donnons ensemble à nos ambitions l’élan et la substance nécessaires. Il y va de notre intérêt à tous”.

Il s’est dit, par ailleurs, convaincu que cette initiative constitue une tribune appropriée pour promouvoir auprès des investisseurs l’attractivité du site Tunisie et faciliter la mobilisation des ressources financières requises à l’exécution de projets dans des secteurs prioritaires dans le pays.

“La délégation qui m’accompagne à Berlin va non seulement exposer les atouts et l’attractivité de la Tunisie en tant que site favorable aux investissements étrangers, mais aussi présenter des projets concrets à mettre à la disposition des partenaires et des investisseurs notamment dans les secteurs de l’infrastructure, des industries aéronautiques, automobiles et agroalimentaires, des technologies de l’information, et de la santé”, a-t-il dit. Et d’ajouter que la priorité est particulièrement accordée aux projets structurants ayant un impact sur l’employabilité des jeunes et le développement des régions rurales et intérieures.

Le chef de l’Etat a tenu à saluer, par la même occasion, la décision de retenir la Tunisie parmi les cinq pays africains devant bénéficier de “Skills for Africa”, une initiative financée par l’Allemagne dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) visant à renforcer les perspectives d’emplois pour la jeunesse africaine et qui s’inscrit dans l’esprit du thème de l’Union Africaine de 2017 “exploitons le dividende démographique en investissant dans la jeunesse”.

Il a rappelé le fort attachement de la Tunisie à sa dimension africaine et l’importance particulière qu’elle accorde à la consolidation de sa coopération avec les pays africains et son plaidoyer pour une coopération sud/sud renforcée et complémentaire basée sur un partenariat gagnant-gagnant au service du progrès et du bien-être des populations africaines.

L’Afrique qui dispose de potentialités énormes et qui connait une croissance soutenue depuis plus de dix ans, réalise des avancées significatives et peut encore mieux faire dans le cadre de rapports justes et équitables et dans la perspective d’une coopération solidaire mutuellement bénéfique, estime Caid Essebsi.

Il a appelé à investir davantage dans notre jeunesse et dans la femme africaine, en faisant preuve d’ouverture, de transparence et de bonne gouvernance, considérant que les principes et les objectifs de l’Agenda 2063 de développement promus par l’Union Africaine ainsi que les objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies, doivent guider l’action africaine dans ce sens et servir de référence pour les stratégies de développement nationales.

Le président de la République est revenu, par ailleurs, sur “le processus de grande envergure de démocratisation et de réformes”, lancé en Tunisie depuis 2011. Les avancées réalisées sur la voie de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de Droit sont indéniables, estime-t-il. Il a reconnu que la relance économique de la Tunisie se fait encore attendre. Non seulement les causes socio-économiques de la Révolution du 14-Janvier sont toujours là, mais aux inégalités sociales et régionales, s’ajoute également la préoccupation sécuritaire qui ne concerne pas que la Tunisie mais toute la région.

“L’Etat tunisien agit sur plusieurs fronts pour s’attaquer aux causes du déséquilibre social et régional du pays et fournir de manière urgente des réponses adéquates aux attentes et aspirations légitimes de la jeunesse tunisienne, au premier rang desquelles le droit à l’emploi. La Tunisie dispose, en effet, d’importants atouts pour réaliser son essor économique et améliorer de manière significative le bien-être et les conditions de vie de sa population”.

Plusieurs réformes ont été entreprises pour relancer l’économie nationale et redresser les finances publiques, notamment en matière de gouvernance, de décentralisation, de Partenariat Public Privé et de restructuration du secteur bancaire. Cet élan de réformes vient de prendre une nouvelle impulsion avec la ferme volonté du gouvernement d’œuvrer à assainir le climat de l’investissement en imposant plus de transparence aux opérations économiques et en réaffirmant sa détermination à lutter contre la corruption.

Des signes encourageants de reprise de la croissance économique ont été enregistrés au cours de ces derniers mois, qu’il convient de consolider en réunissant les conditions d’un véritable redressement économique, a rappelé Caid Essebsi, relevant que la Tunisie aspire à travers l’amélioration effective de l’environnement des affaires à augmenter le volume des investissements étrangers de 80% dans le cadre du Plan de développement quinquennal 2016-2020 par rapport à celui de 2011-2015.

L’organisation d’une grande Conférence internationale sur l’investissement “Tunisia 2020” au mois de novembre dernier, conjuguée à la promulgation d’un nouveau code des investissements, reflètent les efforts soutenus du gouvernement pour stimuler l’investissement et favoriser la croissance, a-t-il dit.