Le navire militaire italien, San Giusto, largue ses amarres au port de La Goulette

Le navire militaire italien “L9894 San Giusto” a jeté l’ancre lundi 22 mai au quai du port de La Goulette, pour une durée de deux jours. C’est une première pour ce navire italien dans un port tunisien.

Cette première visite s’inscrit dans le cadre de l’opération navale de l’Union européenne (UE) en Méditerranée, baptisée Eunavfor Med ou “Sophia”, opération à laquelle la Tunisie contribue en tant que partenaire.

L’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Patrice Bergamini a expliqué lors d’un point de presse à bord du navire, que cette opération militaire a été lancée le 18 mai 2015 par l’UE dans le cadre d’une solution globale au titre de la politique de sécurité et de défense commune pour lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée.

Le contre-amiral Enrico Credendino, commandant de l’opération Sophia a, quant à lui précisé qu’il s’agit d’une mission dont le mandat principal est d’entreprendre des efforts systématiques en vue d’identifier, de capturer, et de neutraliser les navires et les embarcations ainsi que les ressources utilisées ou soupçonnées d’être utilisées par des passeurs ou des trafiquants de migrants.

Selon un document de la commission européenne datant d’octobre 2016, le but de l’opération est de contribuer aux efforts plus larges déployés par l’UE pour démanteler le modèle économique des réseaux de passeurs et de trafiquants d’êtres humains dans la partie sud de la Méditerranée centrale et éviter ainsi toute nouvelle perte de vies humaines en mer.

“Toutes les activités entreprises dans le cadre de l’opération Sophia suivent et respectent pleinement le droit international, dont les droits de l’Homme, le droit humanitaire, le droit des réfugiés et le principe de non-refoulement”, lit-on dans le document.

Selon les derniers chiffres avancés jusqu’en janvier 2017, l’opération Sohpia s’est soldée par la neutralisation de 432 embarcations, l’interpellation de 109 et le sauvetage de plus de 36 mille migrants.

A noter que l’opération s’est vue assigner deux nouvelles missions, à savoir la formation des gardes-côtes et marins libyens et le contrôle de l’embargo sur les armes imposé à la Libye et la mise en œuvre de l’embargo des Nations unies sur les armes.

S’agissant de la première mission, un navire spécifique sera consacré à la formation d’une centaine d’officiers et sous-officiers du corps de garde-côtes ou de la marine libyenne. “Ces derniers seront ensuite invités à suivre des formations à terre, dans un pays membre de l’UE ou un pays tiers avant d’être, dans un troisième temps, formés sur des navires libyens”, a expliqué Enrico Credendino.

Par ailleurs, pour lutter efficacement contre le trafic d’armes, la zone d’opération de la mission Sophia a été étendue jusqu’à la hauteur de la ville libyenne de Derna, à 200 km de l’Egypte. Elle couvre désormais 80% de la côte libyenne, mais en se limitant toujours aux eaux internationales, soit à 12 miles de distance des côtes.

Initialement baptisée Eunavfor Med, l’opération européenne a pris le nom d’une petite fille dénommé Sophia, née le 24 août 2015 à bord d’une frégate allemande qui croisait alors en Méditerranée centrale dans le cadre de sa mission européenne.

Sophia est née d’une mère somalienne secourue avec 453 autres migrants débarqués le même jour au port de Tarente. Elle a reçu comme prénom le surnom donné au navire allemand en l’honneur de la princesse de Prusse.