La Tunisie et l’Algérie sont appelées à agir rapidement, pour prévenir la contamination par la cochenille de cactus, un parasite qui fait des ravages au Maroc, a recommandé à Tanger”(Maroc), le responsable à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Noureddine Nasr.

Les deux pays voisins devront interdire strictement, toute introduction de cactus (fruit ou raquette) sur leurs territoires respectifs et renforcer le contrôle de leurs frontières pour empêcher l’infestation, a affirmé à l’agence TAP, ce responsable de la production végétale et de la protection des plantes au bureau sous-régional de l’organisation internationale.

Ils sont également, appelés à élaborer des plans d’urgence pour déterminer les actions immédiates à entreprendre en cas d’introduction de la cochenille cactus d’autant que ce parasite peut se déplacer même dans des balles de foins, sur des animaux, sur des balles de paille, a-t-il ajouté dans une déclaration en marge d’un atelier de formation des journalistes Maghrébins.

La cochenille du cactus risque de détruire rapidement des centaines, voire des milliers d’hectares de cactus et son impact sera néfaste sur l’élevage, la nutrition et l’économie de la population a-t-il dit, précisant que le parasite dévastateur qui ravage plusieurs centaines de hectares de cactus dans différentes régions du Maroc, s’est dernièrement, approché de la région Nord Est de ce pays.

Compte tenu de la gravité de la situation, la FAO a élaboré un programme d’urgence pour lutter et éradiquer la cochenille et veiller à empêcher son introduction dans d’autres pays du Maghreb, notamment l’Algérie, la Tunisie ainsi que la Libye, où le cactus s’étend sur des superficies importantes.

La FAO et le Maroc ont signé, en avril, un programme de coopération technique pour l’éradication de la cochenille. Ce programme, qui s’étale sur une année, est doté d’un budget de 417 mille dollars (environ 997 mille dinars) et prévoit une intervention immédiate.

Comme c’est la première introduction de ce dévastateur dans la région, il s’agit d’apporter le savoir faire et les technologies des pays où la cochenille existe déjà, à savoir le Mexique et le Brésil, a expliqué Noureddine Nasr.

Et d’ajouter que l’équipe de recherche marocaine qui en train de préparer et tester les variétés résistantes et tolérantes à la cochenille, sera appuyée dans ses recherches afin d’identifier ces variétés et commencer directement leur implantation chez les agriculteurs qui ont déjà perdu leurs champs de cactus.

La deuxième composante du programme consiste à appuyer des recherches qui sont sur le point d’identifier des bio pesticides, lesquels seront produits en quantités suffisantes pour entamer les traitements.

La troisième composante vise le développement de la lutte biologique, dont le traitement à travers la coccinelle prédatrice de la cochenille a été identifié par l’INRA du Maroc (Institut de National de la Recherche Agronomique) et l’ICARDA (Centre International de Recherche Agricole dans les zones Arides).

La quatrième composante concerne le renforcement des capacités en faisant venir des équipes tunisiennes et algériennes pour se former avec les équipes sur l’éradication, les bio pesticides, outre l’organisation d’un voyage d’études pour une équipe Marocaine vers le Mexique et le Brésil.

Le cactus joue un rôle important au niveau national et sert aussi bien dans l’alimentation des personnes que dans la production des produits fourragers pour les bétails, a noté de son coté, le chef du département de la protection des plantes à l’INRA du Maroc, Mohamed Sbaghi.

Le cactus s’adapte à la sécheresse et contribue à la lutte contre la désertification outre son rôle dans la protection du sol contre l’érosion et la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité. La valorisation des fruits de cette plante à travers la fabrication de produits à haute valeur commercial permet de les utiliser dans les cosmétiques et produits thérapeutiques ce qui est de nature à renforcer l’économie locale et à générer des revenues substantielles pour les zones rurales tout en contribuant à la fixation de la population dans ces zones, a rappelé le chercheur.

Concernant la cochenille de cactus, elle a fait son apparition pour la première fois au Maroc vers la fin 2015/début 2016, a-t-il indiqué, affirmant que pas mal de régions sont actuellement, complètement dévastées.

Il s’agit d’un ravageur très dangereux qui peut détruire une jeune plantation dans deux mois et une implantation âgée, en une année, selon Sbaghi.

Pour réussir à contrecarrer l’extension de cette cochenille, les équipes marocaines ont procédé à une géo-localisation des sites dévastés et les degrés d’attaque afin de construire un modèle permettant de déterminer la progression de la maladie.

S’agissant de la lutte biologique, on a identifié le lieu de la première apparition de la maladie chez un agriculteur à Sidi Bennour qui a mis à notre disposition un hectare pour le planter avec 300 écotypes pour voir si ces variétés ont montré une résistance ou une sensibilité vis à vis de la cochenille, a-t-il encore précisé.

L’atelier de formation des journalistes Maghrébins qui se tient à Tanger du 15 au 18 mai 2017, a pour “les risques des ravageurs et des maladies végétales et animales et leurs impacts sur le développement économique et social et sur la sécurité alimentaire “