Selma Elloumi : Formation de 2000 jeunes filles et 1500 artisanes dans le tapis et le tissage ras

La ministre du tourisme et de l’artisanat Selma Elloumi a fait savoir, jeudi, que la production de tapis et de tissage ras a enregistré une régression de plus de 90% au cours des trois dernières décennies en plus d’une perte de plus de 25 mille postes d’emploi dans les régions intérieures.

Au cours d’une conférence nationale sur la promotion du tapis et du tissage manuel, tenue, jeudi, à Tunis, elle a imputé cette baisse de la production au manque de main d’oeuve artisanale à même de réaliser un haut rendement, outre la difficulté de l’approvisionnement en matières premières de bonne qualité et l’absence de recherche et d’innovation.

La ministre a reconnu l’existence de difficultés dans le domaine du tapis et du tissage ras qui assurent environ 70% de la capacité d’emploi du secteur de l’artisanat en raison de l’absence de réformes stratégiques pour créer un climat favorable à l’investissement.

Elle a indiqué que l’accord de partenariat conclu avec le ministère de la femme, de la famille et de l’enfance permettra de former environ 2000 jeunes filles et 1500 artisanes au cours de la période s’étendant de 2017 à 2019 et partant de créer près de 58 unités pilotes dans la production de tapis.

Elloumi a annoncé que le ministère a chargé un bureau d’études spécialisé pour actualiser le programme national des industries artisanales 2017-2021 qui comporte le développement des compétences, la formation professionnelle, les matières premières ainsi que la recherche, l’innovation, la commercialisation et le financement.

Le président de la fédération nationale des industries artisanales Salah Amamou a précisé que la dégradation du marché touristique a rendu difficile la commercialisation du produit artisanal local, soulignant que la production nationale du tapis et du tissage ras a régressé de 426 mille mètres carrés en 2011 à moins de 40 mille mètres carrés en 2016.

Amamou s’est dit étonné, quant à l’action de l’Etat pour attirer les investissements étrangers en vue de réaliser le développement, précisant que l’intérêt à accorder au secteur des industries artisanales qui ne nécessite pas la mise en place d’une infrastructure spécifique, permet de créer des postes d’emplois à moindre coût, frôlant les 4 mille dinars, par rapport aux emplois créés dans le secteur industriel, soit des coûts minimum de 28 mille dinars.

Rim Madhkour artisane spécialisée dans le tissage du tapis et originaire de Siliana a souffert de la réticence des artisanes à pratiquer ce métier et du manque de formation dans ce domaine ainsi que des difficultés de commercialisation, appelant à réduire les prix de location des espaces qui leur sont consacrés aux foires.

Elle a souligné la cherté du prix de la laine qui frôle les 10 dinars le kg, alors qu’une seule usine en Tunisie, située à Ksibet El Mediouni est spécialisée dans la fabrication de cette matière première. Cette situation n’a fait qu’aggraver les difficultés auxquelles les professionnels de ce métier sont confrontés.

L’artisane a indiqué que tous ces obstacles ont engendré la baisse des achats par les Tunisiens de tapis et tissages manuels, ajoutant que le prix d’un mètre carré oscille entre 200 dinars et 250 dinars, selon la qualité du tissage.

Des recommandations seront issues de cette conférence, outre la présentation d’une motion générale qui sera adoptée ultérieurement en tant que stratégie du secteur pour les moyen et long termes.