Maghreb : Pourquoi l’Algérie achète-t-elle ses oranges en Espagne et non en Tunisie?

Pour les observateurs des groupements régionaux, l’Algérie est l’espace naturel et vital pour l’écoulement des produits agricoles et manufacturés tunisiens.

C’est pourquoi et en principe, les échanges économiques entre les deux pays, gérés jusqu’ici selon l’humeur des responsables des deux pays, doivent être revus et faire l’objet d’une vision stratégique stable.

A titre indicatif, l’Algérie a refusé d’acheter à la Tunisie ses agrumes produits, cette année, en abondance, préférant acquérir ces produits agricoles chez les Espagnols.

Renseignements pris, les Algériens ont refusé d’acheter nos oranges en représailles du refus de la Tunisie de leur acheter leur excédent en dattes.

Ce genre de comportement est regrettable. Il est imputable à l’étroitesse de vues des Tunisiens. Ces derniers, forts d’une logistique de conditionnement, auraient pu acheter les dattes algériennes, les conditionner, les stocker et les réexporter vers d’autres marchés lors des périodes de demande de pointe. Ce produit étant particulièrement demandé durant le mois de Ramadan par les pays islamiques.

La zone de Grombalia (Cap Bon), classée première zone exportatrice de dattes tunisiennes grâce à ses conditionneurs, ne compte aucune palmeraie sur son territoire. Elle est à plus de 500 km des oasis du sud.

L’enseignement à tirer consiste à dupliquer l’exemple de Grombalia pour créer d’autres zones de conditionnement et de réexportation de dattes algériennes, au nord-ouest et à la périphérie de la logistique portuaire et aéroportuaire du pays.

Ainsi, au lieu de refuser le surplus de production agricole de notre voisin algérien, il est vivement recommandé de ne plus le faire et de lui acheter ces produits à des prix compétitifs en vue de les conditionner et de les réexporter au prix fort en devises.

La Tunisie, qui doit beaucoup aux touristes algériens, doit faire preuve d’imagination pour éviter les grincements de dents des Algériens. A méditer.