Tunisie lancement de Tasdir+ (phase II) : Exportateurs toutes voiles dehors!

Comment un pays comme la Tunisie, doté d’un marché aussi réduit, pourrait assurer un développement économique continu et assurer la pérennité de sa croissance sans le développement de ses exportations par le biais de nombre de mécanismes et de fonds? Tasdir+, le fonds alloué par la Banque mondiale pour développer les exportations en accompagnant les PME/PMI à l’international, représente aujourd’hui l’un des instruments les plus importants destinés aux opérateurs désirant déployer leurs ailes à l’extérieur. 

Tasdir+, un Fonds dont la directrice-coordinatrice est Chefia Chelbia, pur produit CEPEX et qui a été de tous les programmes d’aide à l’export, dont bien évidemment les fameux FAMEX, préside, mardi 7 février 2017 à Djerba, une journée d’information à propos du lancement du 2ème appel à candidature à l’adhésion au Fonds Tasdir+ qui a démarré le 16 janvier et prendra fin le 28 février.

Lire aussi : Tasdir+ Appel à candidatures : Comment bénéficier du Fonds d’appui au développement des Exportations?

Le fonds d’appui à la compétitivité Tasdir+, qui a retenu un premier lot d’opérateurs (101 entreprises, 17 start-up et 17 groupements), compte atteindre les 400 sociétés à la fin du programme pour les accompagner dans leurs quêtes des marchés extérieurs.

Son objectif est de permettre aux acteurs privés toutes activités confondues de s’étendre à l’international en les appuyant sur le plan technique et matériellement: 50% du coût de développement avec un plafond de 150.000 dinars par bénéficiaire. Un montant qui sera généralisé aux dossiers qui seront retenus dans le deuxième lot. Comme précisé dans le programme d’aide à l’exportation Tasdir+: «Les entreprises éligibles sont les primo-exportateurs, les exportateurs ponctuels, les exportateurs confirmés, les groupements d’intérêt économique et les sociétés de commerce international».

Lire aussi: Fonds TASDIR+ : Favoriser l’émergence de nouveaux exportateurs

Les activités qui pourraient être couvertes par le Fonds sont celles de la prospection telles les missions d’affaires à l’étranger, l’invitation d’acheteurs ou autres, la participation aux workshops spécialisés, la labellisation des produits, leurs certification ou accréditations, le e-commerce, le référencement dans les circuits de distribution ou encore l’implantation dans les marchés cibles.

Insuffler une nouvelle vie au secteur export

Les objectifs stratégiques du programme sont la formation d’opérateurs aux mutations du contexte économique international, la valorisation des exportations nationales et leur diversification, le renforcement du secteur des services et la montée en gamme en aidant au passage de la sous-traitance au produit fini et à la création de nouvelles marques propres aux nationaux.

A court terme, l’ambition est d’insuffler une nouvelle vie au secteur de l’export en aidant les acteurs privés opérant au Maghreb à migrer vers l’Afrique de l’Ouest, ceux implantés en Afrique de l’Ouest à prospecter l’Afrique de l’Est, renforcer la place des entreprises spécialisées dans les TIC sur le marché africain, encourager celles des textiles à se positionner sur le marché russe et inciter les firmes des composants automobiles à s’orienter vers le marché iranien.

Le Fonds d’Appui à la Compétitivité et au Développement des Exportations (Tasdir+) dispose d’un budget de 23,5 millions de dollars américains. Il vise à «améliorer l’efficience des fonds investis».

Les tendances observées à la fin de la première phase du programme montrent un véritable engouement pour la montée en gamme dans nombre d’activités industrielles et de services, les Tunisiens voulant s’imposer de plus en plus dans les secteurs à haute valeur ajoutée. Les responsables du programme ont consulté la centrale patronale: «Pour adapter les modalités d’intervention de Tasdir+ aux besoins des opérateurs».

La Tunisie représente un marché trop exigu pour des opérateurs dont les ambitions dépassent de loin les frontières nationales. Tasdir+ apporte une pierre à l’édifice du secteur export où la dynamique du secteur privé se heurte au handicap de réglementations vieillardes et dépassées dans un monde qui mute à une vitesse vertigineuse.

Lire aussi : Exportations : Le PDE3 bloqué par des écueils administratifs

Les activités économiques, pour ne pas s’éteindre, doivent aujourd’hui et impérativement étendre leurs marchés au-delà des limites de l’économie nationale. Grâce aux exportations, à la concurrence et la compétitivité, nous pouvons améliorer nos produits, les diversifier et les adapter aux besoins de marchés différents les uns des autres.

Les opérateurs privés tunisiens ne peuvent plus se limiter au rôle de spectateurs de ce que réalisent leurs pairs ailleurs, ils doivent se mettre dans les habits des conquérants. Tasdir+ est là pour les armer à mieux réussir leur mission de conquistadors économiques.

Amel Belhadj Ali

Articles en relation :