Dans le cadre du partenariat entre DIVALTO Groupe et la SSI tunisienne, ISSolutions, Thierry MEYNLE, le président du directoire dudit groupe, était dernièrement en visite en Tunisie.

A cette occasion, nous l’avons rencontré en présence de Mehdi MEKNASSI le fondateur de la société ISSolutions, Ahmed HAGUIG, Managing Director d’ISSolutions (Maroc), et Dominique, chargé du développement de DIVALTO à l’international.

Pour commencer, Thierry MEYNLE explique que DIVALTO est un éditeur de logiciels de gestion ERP et solutions de CRM mobiles et collaboratives. Il s’agit de solutions de CRM pour les forces nomades que ce soit des techniciens ou des commerciaux.

«On a massivement développé notre business aujourd’hui en France et dans les pays connexes, sachant qu’on est une entreprise de 200 personnes ayant développé une logique d’écosystème d’environ 2.000 personnes en France. En fait, on fabrique des logiciels et on anime un réseau de partenaires», précise le président du directoire de DIVALTO Groupe.

Concernant le développement à l’international du groupe, y compris en Tunisie et au Maghreb, il assure que son groupe a élaboré une stratégie qui consiste à mettre en place des “masters distributeurs“ considérés comme des partenaires essentiels. Et justement, c’est cette partie qui concerne la Tunisie, plus précisément ISSolutions.

«Un master distributeur est une société partenaire très proche, qui va nous représenter dans une zone géographique qui peut être assez étendue, dont la mission est de localiser nos produits, de les adapter aux spécificités locales mais aussi de fédérer un écosystème dans cette zone. C’est dans ce cadre que nous travaillons avec ISSolutions de Mehdi Meknassi, qui a réussi à faire des percées très significatives d’abord en Tunisie, mais prochainement vers d’autres pays, notamment avec l’amorce du Maroc».

Pour le groupe DIVALTO, «la Tunisie est un site très important pour notre développement, et avec ISSolutions, à travers Mehdi Meknassi, nous avons trouvé un partenaire très solide sur qui on peut miser pour l’avenir. Et au-delà d’avoir un hub pour la Tunisie, on a un hub pour l’Afrique du Nord voire pour l’Afrique, et ça peut aller plus loin puisqu’on a des grandes expertises qui vont s’exporter pour le Canada, en Suisse et en Europe», confie M. MEYNLE. «En d’autres termes, la Tunisie est en train de devenir pour nous un écosystème très important au sens large du terme».

Dans ce partenariat, ISSolutions a pour mission de créer un écosystème pour la région du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc), dans un premier temps.

A qui s’adressent les produits et services de DIVALTO?

«En termes d’utilisateurs de nos produits, pour l’ERP ce sont essentiellement des PME/PMI ou des entreprises de taille moyenne (de 10 à 500 personnes), c’est là où on est dans notre zone de confort. Mais on sait aussi aller au-delà (on a des gros clients voire des multinationales). En tout cas, dans la zone Afrique du Nord, il y a beaucoup d’entreprises de notre cible…», répond M. MEYNLE.

Par contre, pour les solutions CRM, c’est très large, car on peut équiper des forces plus importantes, des grands groupes, etc.

En fait, il ne s’agit pas de développer des solutions ici en Tunisie et de les exporter vers d’autres pays. Entendre par-là un développement commercial, un développement de l’expertise métier.

«Nos produits sont fabriqués dans notre usine à Strasbourg où se trouve notre siège –bien évidemment on fait appel à des ressources extérieures là où elles se trouvent».

Ceci étant, «… je pense que l’avenir de la Tunisie ce n’est plus de faire de l’offshoring mais d’apporter de l’expertise beaucoup plus pointue que de simple développement de base», estime M. MEYNLE. A cet égard, il cite l’exemple du textile «qui est au cœur de notre projet avec ISSolutions: nous avons un client au Canada qui considère que la Tunisie est l’endroit où on trouve l’expertise la plus pointue».

Et M. MEYNLE de conseiller la Tunisie de développer cette voie, d’autant plus que dans la mondialisation économique, la Tunisie n’est plus un pays à bas coûts.

Et quand on pose la question de savoir comment les solutions de DIVALTO vont percer dans les entreprises textile en Tunisie, Mehdi Meknassi explique: «…plusieurs entreprises tunisiennes de textile sont des sous-traitants d’enseignes étrangères, et par conséquent qui exportent leurs produits. Certes, il s’agit souvent de sociétés de taille petite ou moyenne et sont localisées essentiellement dans la région de Sousse-Monastir, mais il n’empêche, nous avons aujourd’hui beaucoup de clients exportateurs de la matière textile de taille respectable. En fait, le marché existe, et la Tunisie demeure un marché d’exportation pour les entreprises, sans oublier qu’il existe une main-d’œuvre qualifiée».

D’autres secteurs comme le BTP constituent également un marché cible pour DIVALTO, «étant donné que notre produit a beaucoup évolué par rapport à la gestion d’affaires: on a une gestion d’affaires très puissante qui est très adaptée à ce secteur-là. Mais là où tout est à faire, c’est dans la partie CRM, un domaine où il y a énormément de perspectives», estime M. MEYNLE.

Ensuite, il affirme qu’«en termes de ERP, pour nous la Tunisie a toujours été un marché dynamique puisqu’il y a encore plusieurs d’entreprises qui n’en sont pas équipées, ce qui n’est pas le cas par exemple en France où nous avons à faire à un marché uniquement de renouvellement. Je dirais que le marché tunisien est dynamique depuis de nombreuses années, et il continuera à l’être, pour longtemps encore. Il y a beaucoup de choses à faire ici».

Des créations de d’emploi en vue?

«Tout à fait, répond M. Meknassi. Le raisonnement y est dès le départ. On est parti d’une petite équipe, puis on est monté en compétences en termes d’équipe technique, surtout que dans la région Afrique du Nord la Tunisie est très compétitive en matière de compétences techniques. De ce point de vue, plus il y aura une montée de gamme en termes d’affaires, plus nous renforcerons nos équipes, c’est-à-dire que nous créerons de nouveaux emplois».

Comment ISSolutions compte-t-elle percer sur le marché marocain, d’abord, et algérien ensuite?

Ahmed HAGUIG explique qu’au Maroc, à l’instar d’autres pays de la région, le secteur textile (mais d’autres aussi) souffre de la concurrence chinoise, indonésienne, voire turque. Raison pour laquelle les autorités ont décidé d’aider ce secteur dans l’objectif de sauvegarder ce secteur.

Il y a donc la volonté politique qui se concrétise par un accompagnement financier. Ceci étant, dans les deux pays (Maroc et Tunisie), on peut trouver des unités de production textile beaucoup plus complémentaires que concurrentielles.

Donc, compte tenu de notre cœur de métier qui est le système d’information, il est possible de booster au moins une bonne partie des entreprises du secteur. Ainsi, je dirais que ce partenariat entre Divalto Groupe et ISSolutions est à même de permettre un développement des systèmes d’information dans le secteur textile –et d’autres- dans la zone Afrique du Nord, puis dans un second temps notamment lorsque le hub Tunisie se sera bien développé ici et au Maroc, et de s’attaquer par la suite à l’Afrique, essentiellement francophone. Mais l’essentiel pour nous aujourd’hui, c’est de développer l’écosystème de la région, et le reste viendra naturellement.

Il est fondamental de combler le besoin en matière de système d’information aussi bien en Tunisie qu’au Maroc et en Algérie. Car, le besoin est là, et c’est dans l’intérêt des entreprises –toutes tailles confondues- de mettre en place des SI solides et efficaces (tel que celui de Divalto) pour pouvoir se défendre vis-à-vis de la concurrence.

Pour ce faire, M. MEYNLE souligne justement que «Divalto amène sur le marché (maghrébin) quelque chose qui n’existait auparavant. Notre ambition est d’implémenter et de reproduire ici au Maghreb ce qu’on a été capable de faire sur nos terres de base que sont la France. Autrement dit, une entreprise qui s’équipe aujourd’hui d’une solution de gestion ERP a deux possibilités: soit elle pense “international“, soit elle pense “local/national“».

Il poursuit en expliquant que «l’avantage d’avoir une solution internationale, c’est qu’on est acteur, mais l’inconvénient pour une PME c’est on n’est personne, c’est-à-dire qu’on n’existe pas. En France on a été suffisamment puissant pour revendiquer le titre de “meilleur des nationaux“, tout en gardant quelque chose qui intéresse beaucoup les entreprises de taille moyenne, à savoir la proximité et les hommes… Concrètement, si une entreprise appelle chez nous, elle ne va pas tomber sur un répondeur, il y aura toujours quelqu’un au bout du fil qui va traiter son ou ses problèmes».

«L’idée est donc d’apporter cette offre ici en Afrique du Nord, tout en sachant que nos produits sont de haute qualité. Car si on a réussi à être le “meilleur des nationaux en France“, je ne vois pas pourquoi cela ne serait pas la même chose ici puisque les produits sont les mêmes», persuade-t-il.

A propos de la stratégie de communication du groupe, M. MEYNLE indique que Divalto et ISSolutions sont en train de la mettre en place en Tunisie. Cependant, il n’a pas manqué de rappeler que les solutions Divalto sont déjà bien connues par les entreprises tunisiennes. «J’ai du reste un indicateur assez pertinent: sur notre site web, on a remarqué qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un Tunisien nous contacte pour solliciter nos produits. Autrement dit, il y a déjà une mayonnaise qui a déjà pris…».

Mehdi Meknassi: Nous avons fait plusieurs actions depuis la création d’ISSolutions en 2014… Donc, on est en train de communiquer là-dessus, d’où l’objet de votre présence ici aujourd’hui parmi nous. On est parti sur une stratégie de success story avant d’entamer le mode communication et le mode médiatique pour pouvoir parler de référence déjà qui fonctionne, tourne, qui a de l’expérience sur nos produits Divalto.

Donc, nous sommes conscients de la nécessité d’avoir un plan marketing bien clair et de mettre en place une stratégie à long terme. C’est du reste la raison entre autres de la visite de Thierry aujourd’hui en Tunisie. C’est ce qui va se construire également au Maroc –car là on fait le premier pas dans ce pays avec l’ouverture d’ISSolutions Maroc.

D’ailleurs, on commence déjà à sentir l’intérêt des entreprises marocaines pour nos produits afin d’intégrer l’écosystème Divalto. Je pense que d’ici la fin d’année (2016) on aura six partenaires dans ce pays, ce qui est très intéressant en termes de perspectives. On mise beaucoup sur ce marché à travers nos partenaires marocains avec le soutien de Divalto pour les rassurer et les accompagner sur tous les plans. Je pense que 2017 sera l’année du Maroc pour Divalto plus que la Tunisie.

Et je saisis cette occasion pour remercier Dominique (directeur à l’international de Divalto) pour le travail qu’il a fait au sein de Divalto qui nous a énormément servi.

Ahmed HAGUIG: En fait, l’écosystème ISSolutions étant consolidé en Tunisie avec l’existence des compétences que cela a engendré, le Maroc n’est que son extension, c’est-à-dire le développement de l’écosystème en termes de partenaires, la montée en gamme de leurs RH, et nouer des partenariats entre partenaires tunisiens et marocains. Notre objectif c’est le développement du business, faire connaître davantage la solution dans la région.

Dans cette perspective, M. MEYNLE explique qu’«on est dans un domaine où il n’y a pas de lien direct entre le consommateur (l’entreprise) et le fabricant (Divalto), tout se passe à travers les SSII. Notre travail consiste à convaincre les SSII à rallier l’écosystème Divalto. C’est ce qu’on est en train de faire. Puisque, in fine, les logiciels de gestion, c’est avant tout une question d’hommes et de confiance, et de ce fait, les entreprises choisissent, dans la plupart des cas, ce que leur fournisseur leur conseille. Car, on a beau avoir le meilleur service du monde, si on n’a pas une société qui le recommande, on ne le vendra pas».

Pour sa part, Dominique dira en substance que «… le plus dur c’est d’avoir les hommes qui vont pouvoir gérer cette croissance et accompagner nos clients au travers la mise en place de solutions métier. Aujourd’hui pour moi, c’est une grande fierté de voir que cet écosystème prend vite et que les entreprises y adhèrent. Mais cela n’a été possible que parce que Divalto est une entreprise à taille humaine».

Il ajoute que «l’ADN du groupe c’est cette culture de l’indirect, de mise en place des écosystèmes. Mais au-delà de l’écosystème qu’on est en train de créer sur l’Afrique du Nord, il faut savoir que les compétences tunisiennes sont en relation avec nos partenaires en Europe, et elles aident ces derniers à développer et à localiser leurs solutions. C’est le cas dernièrement lorsqu’on a mis en relation ISSolutions et notre partenaire au Benelux lequel a fait appel à Mehdi pour localiser des solutions au Benelux.

Mais ce n’est pas tout, on croit aussi aux développements verticaux métiers. C’est un axe de développement très important pour le groupe, qui consiste à attaquer le marché avec ces verticaux-là, car c’est là où se trouve la valeur ajoutée informatique…

Dominique déclare également qu’ISSolutions a été mandatée pour faire l’analyse sur un dossier d’un client au Canada qui opère dans la fabrication de chaussures de sécurité. Et un expert tunisien, en l’occurrence Mehdi Ben Chaabane, a fait cette mission. Le ressenti du client était de dire: «aujourd’hui on avait en face de nous un expert métier», et c’est ce qui a fait la différence sur le dossier.

Tallel BAHOURY