manuelvalls_gouvernement_franceLa délégation française, conduite par Manuel Valls, Premier ministre, sera composée de plus de 80 personnalités, entre membres du gouvernement et opérateurs privés. La France est décidée à renforcer le partenariat franco-tunisien.

Ce soir (28 novembre 2016) à 18h, Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, et son homologue français signeront la convention concernant l’aide d’un milliard d’euros sur cinq ans accordée par la France à la Tunisie pour soutenir la transition démocratique.

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La première tranche de cette aide sera débloquée durant le premier trimestre de 2017. La France, à travers l’AFD, paraît réellement engagée dans la transition économique de la Tunisie.

Cet après-midi du lundi 28 novembre 2016 verra la signature d’un protocole d’accord entre la Tunisie et la France relatif au soutien financier français dans le cadre du Plan quinquennal 2016/2020.

Parmi les principaux axes de cette coopération figure entre autres “l’appui technique et financier d’exception à la Tunisie“.

A rappeler que l’Hexagone est l’un des co-parrains de la Conférence internationale sur l’investissement qui se tient du 29 au 30 novembre à Tunis. D’autres axes prioritaires seront au centre de la coopération tuniso-française pour les prochaines années, dont le soutien à la réforme de l’Etat et l’appui à la décentralisation et au développement économique des régions, le renforcement du capital humain, l’appui à la jeunesse et la promotion de l’emploi et la lutte contre le changement climatique.

Dans le cadre du renforcement du capital humain et de l’appui à la jeunesse et la promotion de l’emploi, des accords se rapportant au soutien à la formation professionnelle, secteur éducatif et enseignement supérieur seront signés avec l’AFD (Agence française de Développement).

L’AFD «étudiera la possibilité de soutenir un dispositif permettant de donner une seconde chance d’insertion aux jeunes qui sortent du système scolaire dans diplôme». Elle investira également dans le secteur de la santé et de la protection sociale.

La Tunisie, soutenue par la France, s’engagera dans un processus de mobilisation et d’une mise en œuvre plus rapide des «financements afin de répondre aux attente des populations et contribuer à une meilleure coordination de l’action des institutions financières de développement y compris à travers des cofinancements».

L’AFD accroîtra ses financements à la Tunisie de 30% par rapport au volume octroyé durant la période 2011/2015. Les prêts seront accordés sous forme de prêts de politiques publiques ou en complément des financements de projets.

Le secteur privé pourrait profiter des prédispositions de l’AFD à favoriser «l’émergence et le développement des acteurs évoluant dans le secteur privé et financer des investissements prioritaires sans peser sur le niveau d’endettement de l’Etat».

Depuis 2011, l’AFD a octroyé à la Tunisie près de 750 millions d’euros et permis du financement de l’ordre de 90 millions d’euros de la part de l’Union européenne.

Pour la période 2017/2020, c’est aux grands ouvrages que l’AFD compte s’attaquer. A titre d’exemple, les nouvelles lignes de transport collectifs dans le Grand Tunis, à Sfax, Sousse et Bizerte ainsi qu’aux infrastructures maritimes sont les secteurs prioritairement par l’AFD, sans oublier les énergies renouvelables.

La volonté de la France de réaffirmer sa présence en Tunisie sacre des décennies d’une coopération économique des plus importantes avec la rive Nord de la Méditerranée. 1.300 entreprises françaises sont implantées en Tunisie et emploient 135.000 personnes.

Mais autant Youssef Chahed accorde de l’importance au partenariat stratégique tuniso-français, autant il est décidé à diversifier ses partenaires.

Pas plus tard que dimanche 27 novembre, le chef du gouvernement a donné le coup d’envoi au «Port financier de Tunis» lequel, rappelons-le, a vu sa naissance en décembre 2007. A l’époque, la Gulf Finance House annonçait la création à Raouda-Nord d’un port financier qui promettait d’être le premier centre financier offshore d’Afrique du Nord. Les investissements sont estimés à 3 milliards de dollars (environ 6,5 milliards de dinars) avec des travaux qui auraient dû s’achever en 2016.

On en a de nouveau reparlé après 2011 et chaque année sans que le projet voie réellement le jour. Les investisseurs bahreïnis tiendront-ils parole cette fois-ci? Il faut l’espérer avec un gouvernement permanent en place.

On s’attend à la signature de nombre de contrats lors de la Conférence internationale sur l’investissement et non de mémorandums d’entente comme ce fut la tradition des gouvernements de l’après-janvier 2011.

Espérons que la Tunisie saura convaincre les investisseurs nationaux et étrangers des opportunités que leur offre le site. Espérons aussi que la participation des investisseurs à Tunisia 2020 ne se limitera pas à une visite de courtoisie à un pays en crise mais se traduira par des réalisations et des investissements concrets.

A.B.A

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