Tunisie : La dette du secteur avicole atteint les 600 millions de dinars

Par : TAP

Les intervenants du secteur avicole réclament l’application de la décision de l’ancien Chef du gouvernement Habib Essid concernant le rétablissement du système des quotas, a affirmé le président de la Fédération nationale des aviculteurs relevant de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) Fathi Ben Khlifa. 

Il a précisé dans une déclaration à l’Agence TAP, que l’impact de la libération du système avicole commence à se faire sentir à travers l’aggravation de la dette des professionnels opérant dans le secteur et l’augmentation de la concurrence déloyale, rappelant que l’ex Chef du gouvernement a décidé, en septembre 2015, le rétablissement du système des quotas et le rééchelonnement de la dette des éleveurs. 

Il a expliqué que le système de quotas stipule l’approvisionnement en poules pondeuses selon le besoins du marché local mais la libéralisation du système a favorisé l’abondance et a eu un impact sur les prix. 

A cet égard, le prix du poulet de chair a atteint, le 10 octobre 2016, 1900 millimes/kg, contre un coût de 2350 millimes/kg et le prix de l’œuf est de 95 millimes/kg, contre un coût de 138 millimes/kg. Ben Khlifa a fait remarquer que le système avicole (producteurs des poussins, aviculteurs et propriétaires des abattoirs des volailles) observera, mercredi, un sit-in devant le siège de l’UTAP pour sauver le secteur.

 La dette des professionnels du secteur a atteint 600 MD, ce qui a conduit plusieurs d’entre eux à abandonner leurs activités et à céder leurs avoirs, a-t-il indiqué précisant que le secteur assure des emplois directs et indirects à 120 mille personnes d’où l’impact important de la dette et de la libéralisation du secteur. 

Les opérations d’exportation ont baissé en raison des décisions malheureuses prises par la tutelle et ce, en dépit d’un important excédent de production, ce qui risque de faire baisser le chiffre d’affaires du secteur (environ1,5 Milliard de dinars). 

La libéralisation du secteur a favorisé l’augmentation du nombre des intrus, l’investissement anarchique et la création de sociétés dominantes, a-t-il affirmé ajoutant que le nombre total des investissements enregistrés au cours, des cinq dernières années, est supérieur (deux fois est demi) de la capacité du secteur avicole a-t-il avancé. Il a rappelé qu’un programme de sauvetage du système avicole a été élaboré et adopté par l’ex-ministre de l’agriculture et des ressources hydrauliques Saad Seddik, moyennant la mobilisation de 10 MD. Ben Khlifa a appelé à la mise en oeuvre de ce projet pour assurer la durabilité du secteur (emploi, investissements et recettes). 

Le Pour sa part, le ministère de l’agricutlure, des resssources hydrauliques et la pêche a fait état de démarrage de l’opération de stockage (1ère tranche) d’œufs de consommation portant sur 10 millions œufs et ce dans le cadre de la régulation du marché . 

Quant aux autres mesures adoptées, elles concernent, essentiellement, le recours du nouveau au système de quotas, le lancement d’un recensement portant sur l’ensemble des structures vouées à la production avicole et la libéralisation de l’exportation des produits avicoles. 

Il s’agit, également, de la régulation de la production pour les années 2016 et 2017 en minimisant le nombre de poules pondeuses (de 68 mille en 2016 à 60 mille en 2017) importés et de poulets de chair (800 mille pour les deux années 2016 et 2017), outre l’examen de la possibilité de rééchelonnement des dettes des petits agriculteurs par la Banque Nationale Agricole.

 Le ministère a annoncé en outre avoir, convaincu certains producteurs de fourrage de réduire les prix de cette matière, à partir du 7 octobre courant. La baisse est ainsi, varie de 20 à 22 D/ tonne pour le fourrage de poulets de chaire; de 10 à 15 D/tonne pour les poules pondeuses et de 23 à 30 D/tonne pour le fourrage de dinde outre le prix de fourrage de bétail réduit de 10 D/tonne.