Tunisie – Départ de Petrofac : Le summum de l’irresponsabilité et de l’inconscience

Par : Autres

petrofac-tunisie-wmc1.jpgOn n’arrête pas de nous promettre le rétablissement imminent de l’autorité de l’Etat, le retour de l’ordre et du respect de la loi, la fin des dépassements, de l’anarchie et du laisser-aller.

On n’arrête pas de nous parler d’une “Volonté inébranlable” d’engager toutes les reformes et toutes les actions à même de faire renaître en nous la CONFIANCE en l’avenir et l’espoir de lendemains meilleurs!

Pourtant, ce que nous constatons encore avec ce nouveau gouvernement est plus que DESESPERANT!
Toujours ces mains tremblantes, cette peur d’affronter avec fermeté ce banditisme et ce sabotage de notre économie, cette absence de courage pour décrire la situation désastreuse dans laquelle nous sommes, d’en designer les VRAIS responsables, et d’annoncer les actions salvatrices aussi douloureuses soient-elles.

Nos entrepreneurs avaient besoin en premier lieu de quelques signaux concrets permettant de les rassurer quant au retour de l’Etat de droit. Ils ont été bien servis ces deniers jours!
Et ce qui s’est passé à Kerkennah avec Petrofac est bien le summum de l’irresponsabilité et de l’inconscience d’un gouvernement sensé ne pas réitérer les mêmes erreurs, la même nonchalance et les mêmes négligences que ses prédécesseurs.

Le signal donné est clair: n’importe quelle entreprise pourrait, demain, être prise en otage par une bande de voyous, mise à genoux… devant l’insouciance et l’impuissance d’un Etat sensé être protecteur.

Quand on sait, en plus, les desseins des sit-inneurs, quand on connaît ceux qui sont à l’origine de l’embrasement de l’île, nous ne pouvons que rester sous le choc devant tant d’inaction et d’indifférence.

Et quand on connaît les conséquences désastreuses du départ de Petrofac sur notre économie, sur l’économie de l’île, sur l’image du pays (à la veille d’une conférence internationale sur l’investissement d’une grande importance), on ne peut que commencer à douter de la volonté et de la capacité du gouvernement à affronter les périls qui menacent la Tunisie.

Les déclarations du ministre des Affaires sociales (qui avait même convenu et promis l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre des vandales et des casseurs), nous en donnent une preuve supplémentaire. Pour lui, le message principal est à adresser aux sit-inneurs de Kerkennah (et d’ailleurs): “les luttes PACIFIQUES (sic) des jeunes et des chômeurs pour leur droit au travail ne peuvent qu’être couronnées de succès”.
Bloquer un site de production pendant 9 mois, faire perdre des centaines de millions de dinars à l’Etat, et détériorer davantage l’image d’un pays qui peine à se redresser, c’est donc un acte légitime et pacifique qu’on ne peut que comprendre et saluer!

Devant une telle situation et au vu de telles positions, devrions-nous parler encore de «code de l’investissement», de «loi pour la relance de l’économie», et de «conférence internationale pour l’investissement»?

Nous ne pouvons rester sans réaction devant ce scandale! Nous ne pouvons assister sans brancher à l’enlisement et à la descente aux enfers de notre pays. Car rien n’augure de bon au vu de tous ces “signaux” plus qu’inquiétants.

Il est IMPERATIF que toutes les forces vives du pays réagissent de manière TRÈS ENERGIQUE. L’impuissance de l’Etat devant les saboteurs de tous genres (partout dans le pays mais particulièrement à Kerkennah), ainsi que les positions inconscientes du gouvernement, ne peuvent que dissuader l’investissement et faire fuir les investisseurs!

Nous ne pouvons plus ni l’accepter ni se suffire à “prier” pour que cela change!

Nafaa Ennaifer, président de la Commission des affaires économiques de l’UTICA