Relance économique : la priorité absolue d’Obama et du Congrès en janvier

[20/12/2008 23:15:31] WASHINGTON (AFP)

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écembre 208 à Chicago (Photo : Nicholas Kamm)

Le plan de relance économique américain dont le montant pourrait avoisiner 850 milliards de dollars, sera proposé dans les premiers jours de la nouvelle administration Obama comme la priorité absolue des démocrates au pouvoir à la Maison-Blanche et au Congrès.

Le plan de relance sera “la première priorité des 100 premiers jours” du nouveau Congrès à majorité démocrate renforcée, a prévenu la semaine dernière le leader de la majorité démocrate de la Chambre des représentants Steny Hoyer.

“A moins que nous n’ayons une approche audacieuse, on pourrait voir l’économie continuer à décliner plutôt rapidement et ce n’est pas acceptable pour moi et je ne pense pas que cela soit acceptable pour le peuple américain”, a déclaré Barack Obama vendredi au cours d’une conférence de presse.

Il s’est refusé à donner des chiffres mais a précisé qu’il était prêt à laisser filer les déficits pour sortir l’économie américaine de l’ornière. Une fois que l’économie sera relancée il assainira les finances publiques, a-t-il affirmé.

Le vice président élu, Joe Biden, jugeant l’économie “dans un état bien pire” que ce qu’il imaginait, a affirmé de son côté que ce plan était crucial pour éviter que l’économie américaine ne “sombre, purement et simplement”.

“Il va y avoir un investissement majeur, que ce soit 600 milliards ou plus, ou 700 milliards, ce qui est sûr c’est que c’est un chiffre auquel personne n’aurait pensé il y a un an”, a dit M. Biden, au cours d’une interview qui doit être diffusée dimanche sur ABC.

Selon la presse américaine, le montant du plan pourrait être compris entre 675 et 775 milliards de dollars, un chiffre qui pourrait être porté à 850 milliards de dollars au terme du processus parlementaire. Mais certains journaux ont évoqué jusqu’à 1.000 milliards de dollars.

“Oui, nous avons besoin d’un plan de relance pour remettre sur pied l’économie, du moins pour limiter les dégâts”, a déclaré à l’AFP Alice Rivlin, économiste au groupe de réflexion la Brookings Institution et ancienne directrice du Budget du président Bill Clinton.

“Cela va être une récession très sérieuse et je pense qu’à court terme le mieux que nous puissions espérer est qu’il n’y ait pas d’aggravation. Cela ne va pas s’améliorer rapidement même avec un large plan de relance”, a-t-elle ajouté.

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écembre 2008 (Photo : Ramin Talaie)

Après le gros morceau du plan de relance, les démocrates du Congrès entendent notamment boucler la loi de Finances 2009, valider les baisses d’impôts pour les classes moyennes promises par M. Obama et s’attaquer à la réforme de la protection santé.

Les élus du nouveau Congrès qui reviennent en session dès la première semaine de janvier, ne se pencheront réellement sur ces dossiers qu’après avoir bien avancé les travaux du plan de relance.

L’objectif est d’avoir un projet de loi prêt au moment de la prise de fonction de Barack Obama le 20 janvier.

Mais le vote d’une telle somme risque de freiner les ardeurs y compris chez les démocrates. “Les démocrates fiscalement conservateurs, dont je suis, seront plus enclins à négocier un plus petit plan de relance”, a assuré Mme Rivlin.

L’économiste plaide pour “deux plans, voire trois”. Selon elle, une première tranche pourrait contenir des dépenses à faire rapidement pour relancer l’emploi, comme par exemple verser de l’argent aux Etats afin de leur permettre de réaliser des réparations sur les infrastructures routières existantes et créer immédiatement des emplois.

Les infrastructures à créer prendront plus de temps, selon elle.

Début 2008, le président George W. Bush avait promulgué un plan de relance de 168 milliards de dollars, adopté à l’arraché par les parlementaires.

Depuis l’explosion de la crise financière en septembre, les leaders démocrates du Congrès ont multiplié les demandes pour un second plan, se heurtant à une fin de non-recevoir de l’administration Bush.