L’Union européenne va se concerter sur des mesures de relance d’ici mi-décembre

[18/11/2008 18:10:08] STRASBOURG (AFP)

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ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso, le 18 novembre 2008 à Strasbourg (Photo : Frédérick Florin)

L’Europe va se concerter sur des mesures de soutien à l’activité économique d’ici à un sommet de ses dirigeants mi-décembre, a indiqué mardi la présidence française de l’UE, soulignant en particulier les difficultés de l’industrie automobile.

“Dans la perspective du Conseil européen (sommet) du mois prochain (les 11 et 12 décembre), la présidence entend conduire la réflexion entre les Etats membres sur les axes prioritaires d’une action de relance”, a déclaré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet au Parlement européen.

“Plusieurs Etats membres ont annoncé réfléchir à des mesures de soutien à certains secteurs industriels, de telles mesures doivent être concertées pour être pleinement efficaces et préserver l’intégrité du marché intérieur”, c’est-à-dire ne pas entraîner des avantages concurrentiels indus d’un pays à l’autre, a-t-il ajouté.

Rappelant l’aide déjà promise aux PME par la Banque européenne d’investissement (BEI), le bras financier de l’UE, il a estimé que “ces mesures de soutien devaient s’inscrire dans un plan plus global permettant notamment de soutenir les secteurs les plus menacés, comme l’est aujourd’hui l’industrie automobile dans l’ensmble de l’UE”.

Notant que les Etats membres attendaient de nouvelles propositions de la Commission européenne sur la relance économique le 26 novembre, il a jugé que “certains crédits du budget européen pourraient être rapidement mobilisés pour répondre au ralentissement” économique.

Le président de la Commission José Manuel Barroso également présent au Parlement à Strasbourg, n’a pas donné de détails sur “cadre de relance” de la semaine prochaine, préparé par ses services, qui vise à “limiter les conséquences du ralentissement économique sur l’emploi”.

Il a en revanche plaidé comme M. Jouyet pour “la coordination” entre les Etats membres. “Aucun Etat membre ne pourra sortir de cette crise avec des mesures nationales”, a-t-il souligné.

Compte tenu des limites du budget européen, qui est déjà défini jusqu’en 2013 et n’est donc pas extensible, ce plan de l’exécutif européen devrait surtout proposer des redéploiements de fonds ou crédits déjà programmés.

Certains programmes d’investissement pourraient aussi être accélérés, notamment dans le cadre de la politique dite de “cohésion” de l’UE (les aides aux régions défavorisées).

Le commissaire européen à l’Industrie Günter Verheugen a aussi soutenu l’idée de prêts à taux réduit au secteur automobile européen pour le développement de véhicules plus verts, à l’issue d’une rencontre avec des représentants des constructeurs.

Dans ce domaine, la BEI pourrait apporter sa contribution. Elle s’est dit prête à augmenter son volume de prêts de 20 à 30% en 2009 et 2010, c’est-à-dire de 10 à 15 milliards d’euros par an. Une partie de ces prêts seront destinés à l’industrie automobile, pour encourager les transports plus verts.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a proposé pour sa part que la Commission européenne émette “des obligations en euros” pour financer des projets d’infrastructure (routes, chemins de fer, distribution d’énergie), dans une interview lundi à au quotidien allemand Bild Zeitung.